Les rédactions de Paris Match et du Journal du Dimanche s’inquiètent pour leur « image d'indépendance »

Vincent Bolloré

Vincent Bolloré

Les rédactions du Journal du Dimanche et de Paris Match ont exprimé leurs "vives inquiétudes" quant au traitement dans leurs journaux des tensions entre leur actionnaire Vivendi et la ministre de la Culture, redoutant que cela n'entache leur "image d'indépendance".

Leurs sociétés des journalistes (SDJ) se sont alarmées de "prises de position" ciblant la ministre, Rima Abdul Malak, dans deux courriers distincts consultés par l'AFP. Ils sont adressés à leur direction et à Constance Benqué, la présidente de Lagardère News, groupe de presse dont font partie ces journaux.    L'avenir de C8 et CNews est au centre d'une polémique depuis des déclarations la semaine passée de Mme Abdul Malak au sujet de ces chaînes appartenant à Canal+, filiale de Vivendi, groupe de Vincent Bolloré. La ministre avait rappelé sur France Inter que le régulateur de l'audiovisuel, l'Arcom, pouvait retirer leurs fréquences aux chaînes ne respectant pas leurs obligations, soulignant que C8 et CNews ont été épinglées une "vingtaine" de fois depuis 2019. Elle avait également évoqué les ingérences dont est régulièrement accusé Vincent Bolloré dans les médias qu'il détient, notamment ceux du groupe Lagardère (Europe 1, JDD, Paris Match), qui doit passer dans son giron.

En réponse, Canal+ s'était dit "profondément choqué" et avait jugé ces déclarations contraires à "l'indépendance" de l'Arcom. Depuis, le sujet suscite des remous au sein de Paris Match et du JDD, comme l'a révélé le site Les Jours. La SDJ du JDD a dénoncé la première "ce qui lui apparaît comme une réponse coordonnée" aux déclarations de la ministre. Elles sont évoquées "à trois reprises" dans la dernière édition de l'hebdomadaire : en marge d'une interview du patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, sur les retraites, dans une "tribune de Francis Balle, ex-membre du CSA" pour qui "l'Arcom doit garantir la liberté d'opinion", et dans une chronique "virulente voire insultante" de l'humoriste Gaspard Proust. "Surtout", Vivendi n'y est jamais mentionné comme un actionnaire de Lagardère, ce qui ne peut qu'"entacher l'image d'indépendance" du titre, selon la SDJ. De même, celle de Paris Match s'est "désolidarisée" d'un éditorial de Patrick Mahé, directeur général de la rédaction, selon lequel "menacer des médias privés depuis une antenne publique a un petit parfum de dérive totalitaire". Là encore sans rappeler les liens du titre avec Vivendi, au risque de "faire douter de l'indépendance de la rédaction", selon la SDJ.

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