SVoD : La France en résistance
La France, dernier coin du monde qui ferait de la résistance à Netflix ? En effet, selon une étude mondiale (14 pays) menée par le cabinet d’études des medias Ampere Analysis, l’Hexagone affiche le taux le plus faible d’adoption de la SVoD, comparé aux autres pays étudiés alors qu’il a l'un des plus hauts taux d’abonnement à des chaînes payantes. Pour l’enquête, les Français restent fidèles aux services traditionnels de TV payante et ne souhaitent pas débourser plus pour ajouter des services SVoD, type Netflix, à leur forfait. Dans le détail, parmi les foyers abonnés soient à la SVoD soit à la TV payante, seulement 32% souscrivent aux deux. De même, 31% des personnes interrogées possèdent un service SVoD vs 76% qui souscrivent à une offre traditionnelle d’accès à des chaînes payantes. A titre de comparaison, aux Etats-Unis, 72% possèdent la SVoD et 71% souscrivent à la Télévision payante. Au Royaume-Uni, 67% souscrivent à la TV payante et 58% à la SVoD. De même, seuls 3,1% des foyers français souscrivent à la SVoD en offre unique, contre 14,3% aux Etats-Unis et 14,4% au Royaume-Uni. Dans ce contexte, Free est le service te TV payante le plus répandu (22%) devant Orange (20%), SFR (16%), CanalSat (12%) et Bouygues (12%). Côté service de SVoD, Netflix figure tout de même largement en tête en terme d’adoption, à 21%, devant Amazon Prime (7%), CanalPlay et SFR Paly avec 5% chacun et SFR Sport (4%). Par tranche d’âge, 61% des 18-24 ans souscrivent à un service de SVoD en France, devançant l’Espagne (67%) mais loin derrière le Royaume-Uni (81%), l’Allemagne (78%) ou encore les Etats-Unis (86%). Au passage, l’étude relève que 32.6% de l’audience de NetFlix en France se situe dans la tranche 18-24ans, un pourcentage qui baisse à 28% lorsque l’on passe aux 25-34 ans. Parmi les pistes qui pourraient expliquer ce « retard » français, Richard Broughton, directeur chez Ampere Analysis met en avant une règlementation nationale « plus stricte » qui demande une « plus grande proportion de contenus français et européen », mais aussi la mise en service extensive par les opérateurs de boîtiers connectés à haute performance ainsi qu’une demande domestique de contenus en français et non pas de contenus anglais, dominants sur les plateformes SVoD. Méthodologie : étude menée en ligne auprès de 28 000 consommateurs dans 14 pays (Australie, Brésil, Danemark, France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Pologne, Arabie Saoudite, Espagne, Suède, Turquie, Royaume-Uni, USA) tous les six mois. Pour cette recherche spécifique l’étude exclut le Brésil où les chiffres sur la SVoD sont biaisés par une très forte adoption de Netflix et d’autres services par les utilisateurs d’Internet à haut débit.