Liberté de la presse : l’affaire Conforama-Challenges en délibéré le 6 juin
La Cour d'appel de Paris se prononcera début juin sur le recours déposé par le magazine Challenges, que le groupe Conforama avait fait condamner début 2018 pour avoir révélé des informations à propos d'une procédure confidentielle. L'appel intenté par le magazine économique a été examiné la semaine dernière par la Cour d'appel de Paris, qui a mis son jugement en délibéré au 6 juin, a précisé vendredi à l'AFP une porte-parole du magazine. En janvier 2018, Challenges avait révélé que l'enseigne d'ameublement Conforama (filiale du groupe sud-africain Steinhoff) avait été placée sous mandat ad hoc, une procédure d'aide aux entreprises en difficulté dont les parties prenantes sont soumises à une obligation de confidentialité en vertu du Code du commerce (art. 611-15). Conforama avait attaqué Challenges en référé, sur la base de cette obligation, en estimant qu'elle s'appliquait au magazine. Le tribunal de commerce lui avait donné raison en ordonnant le retrait de l'article incriminé du site de l'hebdomadaire. Challenges avait fait aussitôt appel de cette condamnation. Avant l'audience, son directeur Vincent Beaufils et le propriétaire du magazine, Claude Perdriel, avaient espéré que la liberté de la presse prévaudrait dans cette affaire. "C'est assez grave, car si ce jugement n'était pas remis en cause, cela ferait jurisprudence pour la presse écrite et ce serait une remise en cause de notre métier", avait souligné M. Perdriel devant des journalistes. L'affaire a suscité une vive émotion dans la presse et l'hebdomadaire économique avait reçu le soutien d'une vingtaine de Sociétés de journalistes, de Reporters sans frontières, ou encore du collectif "Informer n'est pas un délit".