Boutique d’applications : la volte-face d’Apple face à Epic Games

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Apple a fait volte-face vendredi en autorisant Epic Games à développer une boutique d'applications concurrente à la sienne sur les iPhone en Europe, après une querelle entre les deux entreprises qui a mis à l'épreuve le nouveau règlement sur les plateformes numériques (DMA) de l'Union européenne.

Nous "avons eu des conversations avec Epic, et la société s'est engagée à respecter les règles, y compris celles qui concernent DMA", a déclaré un porte-parole d'Apple dans un courriel adressé à l'AFP. "En conséquence, Epic Sweden AB a été ré-accepté dans le programme des développeurs d'Apple", a ajouté le porte-parole. Dans le cadre du Règlement sur les marchés numériques - "Digital Markets Act" ou DMA-, un arsenal législatif historique entré en vigueur dans l'UE jeudi, six des plus grosses entreprises technologiques mondiales, dont Apple, sont obligées d'ouvrir leurs plateformes à la concurrence. Le  patron d'Epic, Tim Sweeney, a qualifié ce revirement de "grande victoire pour l'Etat de droit européen, pour la Commission européenne et pour la liberté des développeurs du monde entier". En début de semaine, le créateur de Fortnite a annoncé avoir été empêché par Apple de proposer une boutique d'applications alternative à celle du fabricant de l'iPhone.

Plus précisément, Apple a fermé le 2 mars le compte de développeur d'Epic, basé en Suède, qui lui permettait de créer le logiciel nécessaire au lancement de ses propres boutiques sur les appareils Apple en Europe. Pour Tim Sweeney, il s'agissait d'une mesure de rétorsion d'Apple, à cause de ses nombreuses critiques publiques du groupe californien. Il a comparé l'attitude de la marque à la pomme à celle de "seigneurs féodaux installant les crânes de leurs anciens ennemis sur leur château" dans le but de "dissuader les autres" de s'exprimer.

Epic écume les tribunaux et démarche les autorités depuis des années pour forcer Apple et Google à ouvrir leurs systèmes d'exploitation mobile, iOS et Android (installés sur l'écrasante majorité des smartphones), à des boutiques de téléchargement d'applications alternatives aux leurs, notamment pour ne plus avoir à leur payer de commission sur les achats des utilisateurs.   Ces demandes figuraient dans la longue liste de commandements du DMA à l'intention des plateformes dominantes. "Je note avec satisfaction que suite à nos échanges, Apple a décidé de revenir sur sa décision concernant l'exclusion d'Epic. Dès le deuxième jour, le DMA a déjà des résultats très concrets", a déclaré Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur.

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