Données personnelles : Facebook fait le ménage dans les applis

Facebook securité

Facebook a annoncé vendredi avoir suspendu de la plateforme des dizaines de milliers d'applications, qui posent potentiellement un risque en termes de respect de la vie privée de ses utilisateurs, d'après une enquête interne menée sur des millions d'applications. Le réseau social a lancé cette enquête en réponse au scandale dit de Cambridge Analytica :  en 2018, un lanceur d'alerte a révélé que cette entreprise britannique avait mené des campagnes de manipulation massives, via des applications tierces sur Facebook, pour influencer les électeurs américains et britanniques. "Nous avions promis à l'époque que nous passerions en revue toutes les applis ayant eu accès à des quantités importantes d'informations (sur les utilisateurs, NDLR) avant le changement de notre règlement en 2014", explique dans un communiqué Ime Archibong, vice-président des partenariats chez Facebook. Pour cette grande enquête, la plateforme a travaillé avec des "centaines de personnes : avocats, enquêteurs externes, analystes de données, ingénieurs (...)", afin de "mieux comprendre les mécanismes abusifs" et pour pouvoir, in fine, "déloger les acteurs néfastes parmi les développeurs". Les suspensions concernent 400 développeurs mais "ne signifient pas nécessairement que ces applis représentent une menace pour les gens", a indiqué Ime Archibong.

"Nous sommes loin d'avoir fini" relate Ime Archibong à propos de l'investigation interne en cours. "Tous les mois, nous incorporons ce que nous avons appris et nous réexaminons les manières pour les développeurs d'utiliser nos plateformes", comme Instagram, réseau social plus axé sur les photos et vidéos, et la messagerie Messenger. Il rappelle que la plateforme a restreint les possibilités pour les applications de collecter des données à moins de démontrer qu'elles servent à "améliorer l'expérience de l'utilisateur. (...) Les applis dont l'utilité est limitée, comme les quizz de personnalités, ne sont plus autorisées sur Facebook". Certaines applications ont été suspendues parce qu'elles "n'ont pas répondu à nos requêtes demandant plus d'informations", précise-t-il, et quelques-unes ont été interdites, notamment pour "avoir partagé des données de façon inappropriée" ou "ne pas avoir protégé l'identité d'utilisateurs". Facebook a aussi entrepris des actions en justice contre des sociétés qui refusent de coopérer ou qui ont créé des applications pour pirater les téléphones d'usagers.

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