Données personnelles :   le « Fair Choice » d'Ogury

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Payer pour accéder à des contenus sur une application mobile ? Ou y accéder gratuitement en partageant ses données de navigation anonymisées et en recevant des publicités ciblées ? Les deux, selon la start-up Ogury qui compte permettre cela, selon un communiqué. "L'utilisateur va avoir un choix très clair. On lui dit : "Avant, on te faisait croire que c'était gratuit et on te volait ta data dans la poche arrière... Nous on ne te ment pas, on te dit que ce n'est pas gratuit, et tu peux payer soit avec ta data (tes données), soit avec ton argent. À toi de choisir", explique Jean Canzoneri, cofondateur d'Ogury, à l'AFP. L'entreprise spécialisée dans les données et publicités sur mobile lancera la fonctionnalité en bêta lors du Mobile World Congress, le salon international de la téléphonie mobile, qui s'ouvre ce lundi à Barcelone, sur les applications de ses plus gros clients.

« Si c'est gratuit, c'est que vous êtes le produit… »

"Nous avons le taux d'acceptation le plus faible, avec environ 40% des gens qui acceptent de partager leur data, à comparer avec Facebook ou Google qui ont 90%... Mais pour nous, ce n'est pas un inconvénient, c'est un avantage", assure M. Canzoneri. "On considère que quand il y a 90% d'acceptation, c'est une dictature !" Ogury met un point d'honneur à recueillir de "vrais consentements", conformes au Règlement européen sur la protection des données (RGPD). Avec le lancement de cette nouvelle fonctionnalité, baptisée "Fair Choice" ("choix honnête"), Ogury rappelle que produire des contenus coûte de l'argent, et concrétise, en quelque sorte, la formule consacrée sur internet : "si c'est gratuit, c'est que vous êtes le produit". "Cela va nous aider à convaincre certains éditeurs de mettre en place un vrai "consent manager", parce que dans les deux cas l'éditeur gagne sa vie, alors qu'avant, quand l'utilisateur disait : +non je ne veux pas de pub ciblée+, l'éditeur gagnait beaucoup moins bien sa vie", argumente le cofondateur. Les éditeurs devront estimer combien un utilisateur leur rapporte en revenus publicitaires, avant de décider le prix à payer pour échapper aux publicités - probablement quelques euros.

Née à Londres, et rentable depuis sa première année, Ogury a dépassé en 2018 les 100 millions de dollars de chiffre d'affaires, qui réalise environ la moitié de ses ventes aux Etats-Unis. Elle emploie 360 personnes dans le monde, dont plus de 150 à Paris. La société fournit à ses clients (900 marques et 3.500 éditeurs), des informations chiffrées qui leur permettent d'analyser et de cibler leurs utilisateurs et leurs clients potentiels, grâce à une base d'environ 400 millions d'individus ayant consenti à partager leurs données dans le monde. (avec l’AFP)

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