Epic accuse Google de vérrouiller son monopole sur les applications

Fortnite

Epic Games est le développeur du jeu phénomène Fortnite.

Epic Games accuse Google d'avoir passé des contrats avec différentes entreprises pour verrouiller son emprise sur le marché de la distribution des applications et protéger des milliards de dollars de revenus, et développeur du jeu phénomène Fortnite a déposé une plainte en ce sens en Californie. Epic reproche à Apple et Google, qui dominent l'économie mobile mondiale, d'imposer aux développeurs d'applications l'utilisation de leurs plateformes de téléchargement (l'App Store d'Apple et le Play Store de Google) ainsi que leurs systèmes de paiement, et de leur faire payer des commissions trop élevées (30%). Contrairement au fabricant de l'iPhone, Google autorise les magasins alternatifs. Mais l'éditeur de Fortnite a entrepris de démontrer que c'est une illusion, et que le système d'exploitation mobile Android n'est guère plus ouvert que iOS.

« Google a érigé des barrières contractuelles à la compétition (...) en reconnaissant que le groupe risquait de perdre des milliards de dollars si jamais la distribution des applis sous Android était ouverte à la compétition et que des magasins concurrents, dont un Epic Store parvenaient à gagner du terrain », assure le studio dans sa plainte révisée. Les avocats d'Epic fondent leur argumentation sur des documents récemment mis à leur disposition, dans le cadre de la procédure en justice lancée il y a un an, quand l'éditeur avait tenté de contourner aussi bien l'App Store que le Play Store. Fortnite avait immédiatement été exclu des deux plateformes, mais était resté accessible aux utilisateurs de smartphones sous Android (84% des téléphones portables) grâce aux accès alternatifs, dont son propre site web.

Google a passé différents accords avec d'autres entreprises « afin de réduire le risque que d'autres développeurs de jeux en vogue ne se servent plus en priorité de Google Play pour distribuer leurs titres », cite la plainte. Le géant de la Silicon Valley avait estimé, selon les documents cités par Epic, que 6 milliards de dollars de revenus sur le Play Store, et 1,1 milliard de profit, étaient « en danger, rien que pour 2022 ». Selon des accords comme le « Premier Device Program », des fabricants de smartphones comme LG et Motorola ont reçu des compensations financières de Google en échange de l'exclusivité accordée au Play Store. Quelques mois après le début de ce programme, « Google a reconnu qu'il avait ainsi éliminé avec succès le risque de contagion », assure Epic. L'éditeur a intenté des poursuites judiciaires similaires en Europe et en Australie pour abus de position dominante. Il attend un verdict dans le procès contre Apple qui s'est tenu en mai à Oakland (Californie).

À lire aussi

Filtrer par