Taxe streaming : une partie de la filière musicale se dit abandonnée

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Le "gouvernement abandonne la musique", écrivent vendredi dans un communiqué trois organisations de la filière musicale française, favorables à une taxe sur les revenus du "streaming" et qui déplorent l'absence d'avancées sur le sujet. Le 21 juin, jour de la Fête de la musique, le président Emmanuel Macron avait brandi la perspective d'une taxe sur les revenus du "streaming" si la filière musicale ne s'accordait pas sur de nouvelles voies de financement pour le Centre national de la musique (CNM). La date butoir du 30 septembre avait été fixée. Passée cette date, le gouvernement se réservait "la possibilité de saisir le Parlement d'une contribution obligatoire des plateformes de streaming", selon un communiqué de l'Elysée. "L'absence d'un arbitrage du gouvernement" en la matière est aujourd'hui dénoncée par l'Union des producteurs phonographiques français indépendants (UPFI), le Syndicat des musiques actuelles (SMA) et le Syndicat national du spectacle musical et de variété PRODISS.

Ces trois organismes voyaient d'un bon oeil le rapport de l'ex-sénateur Julien Bargeton (Renaissance), rendu en avril. Ce dernier préconisait une taxe de 1,75% sur les revenus du streaming musical payant et celui gratuit financé par la publicité. "Le gouvernement s'apprête à livrer au président de la République le pire scénario possible, celui de l'attentisme", craignent désormais l'UPFI, le SMA et le Prodiss. Au-delà de la crainte d'un projet restant lettre morte, ces trois organismes redoutent que le projet d'une taxe obligatoire ne se mue en projet de contribution volontaire. "Ce ne serait pas équitable", a dit devant la presse Malika Seguineau, du Prodiss.   

Dialogue impossible

Cette question d'une taxe streaming divise depuis plus d'un an la filière musicale française. Une nouvelle image d'une famille désunie a été montrée vendredi. Un grand débat était prévu entre tous les points de vue dans le cadre du festival musical parisien du MaMA. L'UPFI, le SMA et le Prodiss ont refusé de se rendre à une "discussion" qui selon eux n'a "aucun sens" en l'absence d'arbitrage gouvernemental.   

D'autres acteurs de la filière, opposés au rapport Bargeton, comme Bertrand Burgalat, président du Syndicat national de l'édition phonographique (Snep) et Antoine Monin, responsable de Spotify France - également représentant du Syndicat des éditeurs de service de musique en ligne (ESML) - se sont tout de même rendus sur place pour prendre la parole. Antoine Monin s'est notamment dit ouvert à une contribution volontaire - "l'idée est d'arriver à satisfaire la demande de l'Etat" - sans toutefois en dire plus, alors que "des discussions ont lieu".

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