Twitter découvre la justice française

"Twitter vient d'ouvrir une antenne commerciale en France, et souhaite vraisemblablement s'installer en Europe, donc je pense qu'ils ont tout intérêt à s'adapter aux cultures juridiques et philosophiques et éthiques des pays dans lesquels ils souhaitent se développer", a expliqué Fleur Pellerin, ministre, hier lors d'une interview sur LCI.

La ministre de l'Économie numérique a assuré que le gouvernement français était "en discussions assez permanentes" avec les responsables du réseau américain et que ces derniers étaient tout à fait "réceptifs". "Ils savent qu'ils doivent s'adapter aussi à différentes cultures, juridiques et d'appréciation aussi des libertés fondamentales dans les pays où ils opèrent et je pense qu'ils sont ouverts à la discussion", a-t-elle insisté. Dès propos plutôt contradictoires avec l'attitude du groupe américain quelques heures plus tôt, lors d'une audience de référé au Tribunal de grande instance de Paris où Twitter a affirmé mardi ne pas pouvoir communiquer les données permettant d'identifier les auteurs de tweets racistes ou antisémites sans le feu vert de la justice américaine. Il avait été assigné en justice en novembre par l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) et par l'association "J'accuse - action internationale pour la justice" après la diffusion de tweets antisémites reprenant les mots clés #unbonjuif et #unjuifmort. "La difficulté à laquelle nous sommes confrontés aujourd'hui, c'est que nous avons affaire à une entreprise qui a son siège aux Etats-Unis et où la conception de la liberté d'expression est peut-être plus extensive et donc ils nous faut trouver un terrain d'entente", a poursuivi la ministre.


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