Olivier Schrameck, président d'un CSA

Olivier Schrameck président du Conseil supérieur de l'Audiovisuel était l'invité, mardi 28 mai, de l'Association des Journalistes Médias (AJM). Fidèle à son passé de haut fonctionnaire il a manié habilement le devoir de réserve sur différents sujets épineux. Toutefois, il a pour la première fois donné quelques clés pour comprendre ce qui va guider son action à la tête du Conseil. Ainsi, Olivier Schrameck ne considère pas le CSA comme "le gendarme de l'audiovisuel". Il ne souhaite plus que cette expression ne soit employée par les membres du CSA. De plus, il envisage le rôle de l'institution comme un "facilitateur", comme "un organe de régulation".

Le CSA version Schrameck sera "un lieu où l'on ne réfléchit pas au cas par cas, mais où l'on fixe des grandes orientations, et surtout un lieu où rien ne sera figé". Voilà pour les grandes lignes. Toutefois lorsque l'on entre dans le détail, le patron du conseil se fait moins disert. Ainsi par exemple, sur les propositions du rapport Lescure rendu récemment, Olivier  Schrameck reste prudent. "Il appartient au législateur de traduire ce rapport en droit" dit-il d'abord avant d'appeler dans la foulée du rapport à une "autorégulation - en concertation avec le CSA - des acteurs de l'internet" qui seront dans le giron du Conseil si le rapport est adopté par le gouvernement.  Enfin, et évidemment la question de la nomination des présidents de l'audiovisuel public a été abordée. Cette nomination doit redevenir une compétence du CSA une fois le projet de loi audiovisuel du gouvernement adopté. Ce texte sera présenté en Conseil des ministres le 5 juin prochain. Ce nouveau projet de loi va forcément jouer sur les mandats en cours des présidents de Radio France (Jean-Luc Hees) et de France Télévisions (Rémy Pflimlin) tous deux nommés par Nicolas Sarkozy. Faudra-t-il alors les démettre de leurs fonctions ? Sur ce point, le président du CSA reste silencieux arguant que cela "n'était pas de son ressort". Il s'est juste contenté de constater que la direction actuelle de France Télévisions aurait "vraisemblablement du mal à remplir son exigence de réduction des coûts et celle de ses objectifs culturels".

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