Soulagement après l'accord européen sur l'exception culturelle

En dépit de quelques incertitudes sur les détails de l'accord, l'heure était au soulagement chez les professionnels du cinéma et de la musique après que la France ait eu gain de cause, vendredi, dans sa lutte pour protéger l'exception culturelle. Après de longues négociations, un accord est intervenu entre Européens pour exclure le secteur audiovisuel du mandat de négociations commerciales avec les Etats-Unis, comme Paris le réclamait avec vigueur.
La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti a estimé que cet accord était "un succès pour la diversité culturelle partout en Europe". "Depuis 20 ans, l'exception culturelle et l'exclusion du secteur audiovisuel ont permis aux pays européens de soutenir leurs industries culturelles, sans fermer leur marché aux productions culturelles américaines" souligne-t-elle dans un communiqué. " On est très profondément soulagés parce que pour nous l'exception culturelle est le socle de toutes les politiques culturelles" a déclaré de son côté à l'AFP, Eric Garandeau, président du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC), organisme public chargé de soutenir, promouvoir et protéger le cinéma français. "Pour la première fois, il y avait la volonté de mettre dans la balance les services audiovisuels" dans des discussions commerciales de l'Union européenne avec les USA, ce qui ouvrait la porte à des renoncements futurs dans le soutien aux entreprises de l'audiovisuel européen, explique-t-il. " A l'unisson, la Sacem qui représente les auteurs, compositeurs et éditeurs de musique, a accueilli "avec un profond soulagement (...) la décision des ministres européens du Commerce de renoncer à inclure les services culturels et audiovisuels dans le mandat de négociation de la Commission européenne pour un accord de libre-échange entre l'Union européenne et les Etats-Unis".