Pub TV : Les chaînes réclament la fin du protectionnisme
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Les présidents des principales chaînes de télévision privées ont remis la pression lundi sur le gouvernement pour assouplir la réglementation de la publicité dans leur secteur pour pouvoir faire face à la crise. "On risque tous d'être emportés s'il n'y a pas du volontarisme", a déclaré Nonce Paolini, président, directeur-général du groupe TF1, lors de l’université d’été du SNPTV.
"On arrive aujourd'hui à la fin d'un système: la protection ne sert plus", a-t-il ajouté, y voyant "une nouvelle ligne Maginot" face au besoin accru de nouvelles ressources et à la baisse des investissements publicitaires. Nicolas de Tavernost, président du directoire du groupe M6, a relancé quelques pistes: "Il faut qu'on puisse vraiment faire de la promotion et de la publicité sur les écrans de parrainage", a-t-il souligné. "Il faut qu'on puisse faire la promotion de la grande distribution", a-t-il ajouté. Il faut "ouvrir le marché de la publicité", a expliqué Bertrand Meheut, président du groupe Canal +, pour "le rendre plus dynamique". "C'est une conséquence de la fragmentation", a-t-il affirmé, en rappelant: "nous avons 25 chaînes!". Alain Weill, président de NextRadio TV, en est convenu, soulignant que "l'arrivée de nouveaux annonceurs impose un assouplissement de la réglementation". Il a expliqué que "l'accès du secteur automobile à la publicité télévisée n'a pas nui à la radio: il y a au contraire des opérations cross-médias". En référence aux craintes exprimées par les responsables de la presse quotidienne régionale, Nonce Paolini a argumenté qu'"annoncer des promotions à la télévision et dans la PQR ce n'est pas de même nature". "Il y a complémentarité", a-t-il estimé. "La publicité est un élément de relance de l'économie et de la croissance", a fait valoir Nicolas de Tavernost. "L'audiovisuel est le reflet du mal français: tout le monde veut que ça bouge mais que son secteur reste protégé", a déploré Nonce Paolini."Les Anglais et les Allemands investissent beaucoup plus dans la télévision", a-t-il dit, ajoutant qu'en France les chaînes ne peuvent "pas tout faire: baisser tous les prix, garder la qualité de nos programmes et résister à des acteurs venus d'ailleurs". Face à toutes ces demandes, déjà formulées début juin lors des assises de l'audiovisuel, la ministre de la Culture Aurélie Filipetti s'était engagée à "organiser une consultation avec l'ensemble des professionnels concernés".