Le différend France Télévisions-PlayTV devant le CSA

Le CSA va devoir se prononcer d'ici la fin juillet sur le différend qui oppose France Télévisions à PlayTV, site internet qui diffuse gratuitement et en direct 70 chaînes de télévision. Il s'agit du premier litige de ce type en France porté devant la haute autorité de régulation, selon le rapporteur à l'issue de l'audience qui s'est tenue hier au Conseil supérieur de l'audiovisuel.
France Télévisions reproche à la société Play Media, qui a lancé PlayTV en 2010, de diffuser les programmes de France 2, France 3, France 4, France 5 et France 0, sans avoir conclu d'accord contractuel et de "siphonner" les contenus publicitaires du groupe, selon son avocat. Play Media, qui dit représenter 30% de la télévision en direct sur internet et 2,5 millions d'internautes par mois, a signé des accords avec les autres chaînes diffusées afin de leur reverser une partie des revenus publicitaires sauf avec France Télévisions, qui refuse, et les groupes TF1 et M6.Le site Play TV diffuse néanmoins le flux des chaînes du groupe France Télévisions en invoquant le principe du "must carry" ou l'obligation de diffusion des chaînes de service public par tous les opérateurs, inscrit dans la loi sur l'audiovisuel de 1986 afin de respecter la pluralité. "Couper la diffusion de France Télévisions sur PlayTV, ce serait tuer le projet. Ce serait en contradiction avec l'évolution des offres dématérialisées", a déclaré durant l'audience devant le CSA John Galloula, cofondateur de 27 ans de Play Media, avec Charles Cappart, 26 ans. La société compte 10 salariés, a réalisé 1 million d'euros de chiffre d'affaires en 2012 et est rentable depuis 2011, avait expliqué à l'AFP ses fondateurs. "Non seulement Play Media n'apporte rien aux utilisateurs mais Play Media perturbe l'économie du secteur", a plaidé de son côté l'avocat de France Télévisions, évoquant un "détournement des règles du must carry".Le CSA doit se prononcer d'ici à la fin du mois de juillet.