Ciblage publicitaire, informer avant de pister

Mesure d’audience, traceurs de réseaux sociaux… Les cookies relatifs à la publicité ciblé devront « demander la permission ». Du moins s’ils observent la nouvelle recommandation de la Cnil

Cookies, une nouvelle recette… Après une longue période de concertation avec les professionnels de la publicité en ligne, comme l'Union des annonceurs, le Geste ou la Fevad, fédération de e-commerce, la Commission nationale de l'informatique et des libertés a émis mardi une recommandation renforçant l'obligation d'information des internautes. A l’avenir, les acteurs du ciblage publicitaire sur internet vont devoir observer de nouvelles règles les obligeant à avoir le consentement des internautes pour installer leurs cookies, petits logiciels invisibles qui se greffent sur l'ordinateur ou le terminal mobile de l’internaute à chaque visite sur le web. Cette décision, bientôt publiée au Journal officiel, découle de la transposition des nouvelles directives européennes en la matière. La Cnil a listé les cookies dont l'installation nécessite « une information et un consentement préalable de l'internaute » : ceux « liés aux opérations relatives à la publicité ciblée", ceux servant à mesurer l'audience ou encore les traceurs de réseaux sociaux générés par les boutons de partage dont le plus connu est le fameux like de Facebook. Désormais, ces types de cookies ne pourront « être déposés ou lus sur son terminal tant que la personne n'a pas donné son consentement », et les internautes doivent être informés « en des termes simples et compréhensibles des différentes finalités des cookies déposés et lus » afin qu'ils puissent les accepter ou non lorsqu'ils se connectent à un site. Editeurs de sites internet, régies publicitaires et réseaux sociaux sont invités à suivre « ces bonnes pratiques pour être en règle » avec la loi Informatique et Libertés précise la présidente de la Cnil, Isabelle Falque-Pierrotin, qui indique que « potentiellement, l'arsenal de sanctions financières ou de mises en demeure de la Cnil peut être activé » en cas de manquement. Pour faciliter l’application de cette recommandation, la Cnil propose des « petits bouts de codes » à ajouter dans les programmes pour que s'affichent par exemple des bandeaux informant les internautes et demandant leur consentement. Parallèlement, la Cnil a lancé un outil baptisé "Cookieviz" qui permet de visualiser en temps réel le dépôt et la lecture des cookies lors d'une navigation « pour savoir à qui le site que vous visitez envoie des informations ».

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