INA : une stratégie, des projets

L'Institut national de l'audiovisuel (INA) va proposer au gouvernement de créer une plateforme numérique réunissant les archives vidéos des institutions culturelles publiques, opéras, théâtres, musées, cinémathèques, bibliothèques..., a indiqué jeudi sa présidente, Agnès Saal. Nommée au printemps, elle a expliqué lors d'un déjeuner de l'Association des journalistes médias avoir trouvé en arrivant "l'INA démoralisé, démotivé, exsangue, sans vision d'avenir" car presque parvenu au terme du projet de numérisation des archives mené depuis plus de dix ans. "Il était sacrément temps pour l'INA d'avoir une stratégie, un projet", a-t-elle lancé. Matthieu Gallet, son prédécesseur, appréciera. "Si l'INA prend l'initiative" d'une telle plateforme, "des dizaines d'établissements publics pourraient s'y joindre", a-t-elle dit. Par rapport à un établissement isolé, cette plateforme pourrait, selon elle, mieux négocier avec des groupes comme Google pour rester maître des contenus tout en leur assurant une visibilité sur internet.

La présidente de l'INA a par ailleurs précisé que le futur service de vidéo sur abonnement projeté par l'INA pour mars 2015 coûterait "moins de 5 euros par mois". Pour étoffer son offre, l'institut compte aller "à la pêche" d'autres contenus, en partenariat avec des diffuseurs et des producteurs, en plus des 25 000 archives que l'INA compte proposer sur ce service. La présidente de l'institut s'est aussi félicitée d'avoir obtenu de l'État la restitution des 20 millions d'euros de dotation ponctionnés l'année précédente : le projet de budget 2015 prévoit de rétablir la dotation publique de l'INA à 89 millions d'euros, en plus des 40 millions de recettes commerciales par an, dont les ventes d'extraits aux professionnels (18millions), les accords avec Radio France et France Télévisions (12 millions) et les formations (8 millions). L'INA veut aussi proposer ses services de numérisation et d'indexation d'archives vidéo à de grandes entreprises, comme Airbus, et conquérir de nouveaux clients à l'international. Autre ambition, accueillir des start-up pour développer son innovation.

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