Exception présidentielle

Journalistiquement, l'auteur de ces lignes a été en partie "élevé" par Christian Blachas. Sans être mon maître, il fut l'un de ceux avec qui j'ai forgé mon identité de journaliste, en particulier de journaliste spécialisé dans la communication.  Il y a longtemps, très longtemps, il me fit une remarque après que j'ai utilisé le mot "malheureusement" dans une phrase consacrée à Le Pen, le père. Il devait s'agir d'un commentaire de sondage sur les inclinations politiques des lecteurs de presse.  Il m'avait expliqué, qu'en tant que magazine de presse professionnel, il n'était pas de notre rôle de donner des indications sur nos propres choix politiques. Je n'étais pas d'accord sur le fond mais le temps passant, je m'aperçois qu'ayant pris à mon tour la responsabilité de « CB News », j'ai plutôt suivi les préceptes  de Christian.  Je ne crois pas que l'on puisse dire que ce média est de droite ou de gauche. Et pourtant aujourd'hui, je me permets pour la première fois de donner mon avis sur un sujet politique qui n'est pas – en apparence – directement lié à nos métiers. Parce que je crois profondément qu'en ce jour, il est de notre plus impérieux devoir d'aller voter, non pas pour exprimer une simple orientation politique, mais parce qu'il en va de nos valeurs, de notre société et de la manière dont nous concevons les relations entre êtres humains égaux. Aussi n'ai-je pas besoin de préciser pour qui.  Et sans prétendre faire parler les morts, je suis certain que Christian, le libéral, anarchiste et fondamentalement inclassable politiquement, m'aurait approuvé. Non sans me dire de son inimitable air faussement fâché : "Tu fais chier, Roy". 

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