Comment la France restera en tête de l’industrie de la publicité vidéo programmatique en Europe

Un point de vue signé Sébastien Robin, Managing Director de SpotX France

Depuis que les frères Lumières ont mis au point les premières images animées de l’histoire, la France – le berceau du Cinéma – a toujours gardé une longueur d’avance sur l’industrie du septième art. Aujourd’hui, les Français jouissent également d’une avance substantielle sur celle de la publicité vidéo. En effet, certaines des plus grandes agences de publicité y ont été fondées, incluant Publicis en 1926, Havas en 1968, ou encore le groupe Fred & Farid en 2006. Et, du marché publicitaire vidéo programmatique florissant –qui devrait peser 2 milliards d’€ en 2020- 358 millions seront générés en France.

L’industrie de la publicité vidéo en ligne a rapidement capitalisé sur le potentiel de la publicité programmatique et trouvé des réponses innovantes à ses nombreux défis. Les coopératives d’éditeurs, via lesquelles différents médias regroupent leurs inventaires et données pour offrir des alternatives à grande échelle, ont permis aux éditeurs et agences français de prospérer. Ils en ont d’ailleurs profité pour inciter leurs pairs Européens et Américains à en faire de même.

La plupart des pays d’Europe ont eu des difficultés liées au déséquilibre entre annonceurs, dotés d’une avance technologique, et éditeurs, pauvres en données. La France a en revanche profité d’une harmonie prospère, avec d’un côté des éditeurs à la pointe de la technologie et de l’autre des annonceurs comprenant les enjeux de la data et les nuances d’un marché programmatique performant. Et cette industrie Française en a récolté les fruits : En 2015,les revenus issus de la publicité programmatique vidéo en France étaient estimés à 67 millions d’euros, devancée seulement par le Royaume Uni.

Fin 2015, 18.5 % l’ensemble des revenus publicitaires vidéo en France étaient issus du programmatique. D’ici 2020, ce chiffre devrait s’élever à 54.1 %, faisant du marché Français l’un des plus avant-gardiste d’Europe en matière de publicité programmatique vidéo. C’est aussi l’un des plus lucratifs : les estimations prévoient 1.54 milliards d’euros de revenus nets en France pour 2017, en croissance de 6.4 % par rapport à 2016.

Comment la France arrivera-t-elle donc à conserver son rôle de pionnière dans l’industrie ? Un déploiement rapide de la vidéo programmatique sera essentiel. Les marketplaces privées ont révolutionné le trading programmatique en Europe, quadruplant les signatures de contrat pour la région EMEA. La prolifération de ces marketplaces privées a été la plus rapide en France, où les éditeurs préfèrent proposer leur inventaire premium au sein d’un environnement contrôlé. Les diffuseurs Français ont d’ailleurs déplacé la gestion de leur inventaire vidéo au sein de marketplaces privées. La transparence et la sécurité de ces nouveaux deals ont été à la hauteur de l’esprit d’innovation qui règne dans la région et qui continuera à générer d’importants bénéfices financiers à travers la France.

Avec l’un des marchés les plus avancés en Europe concernant la vidéo à la demande, la France va continuer de mener l’univers passionnant de la TV connectée. La fragmentation des audiences et le progrès de la technologie multi-écrans ont créé de nouveaux défis aux diffuseurs cherchant à monétiser leurs audiences, dorénavant ils se tournent vers des stratégies multi-plateformes pour l’IPTV programmatique et la télévision traditionnelle. De plus, il est estimé qu’en 2019, la moitié de la population française sera en possession d’une smart TV (Digital Tv Europe, 2 Février 2016), ce qui permettra aux entreprises, acheteurs média, et média planners d’accéder dans un futur proche à davantage d’inventaire pour le trading programmatique.

Alors que les médias prennent soin d’intégrer systématiquement la vidéo programmatique à leurs campagnes marketing, le futur de ce marché semble prometteur pour la France. Le désir de l’industrie publicitaire Française de se moderniser, créer et d’optimiser la technologie va servir d’exemple pour reste de l’Europe – qui s’approchera ainsi de l’objectif de 2 milliards d’euros prédits pour 2020.

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