Analytique : 5 raisons pour lesquelles chercher des alternatives

pro

Le roi est mort, vive le roi ? Non, car même le géant Google continue d'enfreindre le droit européen avec ses derniers outils d'analyse web. Voici cinq conseils pour réévaluer ou trouver des alternatives à la suite Analytics.

Pour les utilisateurs du leader du marché, Google, l'heure tourne. D’ici quelques mois, plus précisément le 1er juillet, Universal Analytics (UA) cessera définitivement ses activités, au profit de Google Analytics 4 (GA4). Tout est bien qui finit bien ? Pas du tout, puisque de nombreux utilisateurs se voient contraints de réévaluer leur stratégie de données en raison de cette échéance.

Et ce, pour des raisons très valables : en matière de protection des données et de conformité, Google n’est plus à une contradiction près. GA4 enfreint le droit européen, le principal problème portant sur le transfert des données vers les États-Unis. Reste à savoir si le futur accord sur les transferts de données, actuellement en finalisation du côté de la Commission européenne, offrira des solutions valables à Google pour être davantage en conformité avec les régulations européennes sur les données.

Dans ce contexte, de nombreux utilisateurs se tournent alors vers des plateformes alternatives. Parmi les principaux critères de recherche à privilégier, on peut citer une plateforme qui maintient l’équilibre entre respect de la vie privée et l’analytique de données importantes pour les équipes marketing, un lieu de stockage adapté pour les données et le respect du cadre légal.

Pour faire le choix le plus adapté et le plus durable, les entreprises doivent réévaluer leur analytique à l’aune de cinq aspects clés :

1- Une gestion du consentement juridiquement efficace

Une plateforme analytique conforme à la loi doit permettre aux entreprises d’obtenir le consentement explicite des utilisateurs sur la collecte de leurs données. Des produits alternatifs permettent de les collecter via des bannières de demande de consentement. La plateforme parfaite devrait permettre aux utilisateurs de révoquer leur consentement à tout moment.

Si le modèle de consentement appliqué par GA4 vise, lui aussi, à répondre à ces exigences du règlement général européen sur la protection des données (RGPD), la plateforme demeure défectueuse. En effet, même si les utilisateurs peuvent refuser la collecte de données, les données anonymisées collectées par GA4 peuvent toujours contenir des informations personnelles permettant d'identifier les utilisateurs. Il s'agit notamment des informations contenues dans les paramètres URL (par exemple Google Click ID) ou dans le référent.

2- Pas de transfert de données vers les États-Unis

Comme GA4 est soumis à la loi américaine, les autorités de contrôle américaines peuvent obliger les entreprises américaines à divulguer les données collectées par cette plateforme, ce qui inclut également les données que GA4 collecte auprès des citoyens de l'UE. Cette loi est une violation du RGPD. Si des données sont transférées aux États-Unis, l'UE exige une protection des données conforme aux normes européennes, ce que la législation américaine ne fait pas.

Cette critique est régulièrement formulée par les autorités européennes de protection des données chez Google, ce qui a certainement résolu certains problèmes de conformité. Cela dit, ses outils ne répondent toujours pas aux exigences du RGPD. Il est légitime de se demander dans quelle mesure cela sera un jour le cas, encore plus si l’on considère l’imminence du nouveau cadre transatlantique de protection des données, actuellement en cours de finalisation. Ce dernier imposera de nouvelles conditions aux entreprises américaines sur leur utilisation des données des utilisateurs européens, en conformité avec les réglementations européennes comme le RGPD ; une évolution qui impactera forcément la nouvelle suite analytique de Google.

3- Une plateforme analytique facile à utiliser

Qu'il s'agisse de PME ou de grands groupes, d’utilisateurs débutants ou aguerris, les entreprises recherchent de plus en plus des plateformes analytiques « user-friendly », c’est-à-dire facilement utilisables et rapidement assimilables. De nombreux débutants préfèrent les versions freemium, qui contiennent déjà un ensemble complet de fonctions standards, immédiatement prêtes à l'emploi, comme des tableaux de bord ou des rapports prédéfinis. Elles fournissent des informations précieuses en très peu de temps. Et ce, sans devoir d'abord créer des rapports personnalisés. À cela s'ajoutent des supports de formation gratuits et soigneusement organisés, qui constituent une aide précieuse à l'apprentissage et permettent aux novices en matière d'analytique de progresser.

Les professionnels, quant à eux, attendent une plateforme qui se distingue par des fonctions avancées et une grande flexibilité, afin de couvrir l’éventail le plus large possible d'applications. Un support rapide ainsi qu'une documentation technique soignée sont ici décisifs. Une option que propose rarement Google : en cas de besoin, les utilisateurs doivent s’en remettre à la communauté pour se faire aider.

4- Frais d'administration minimaux

La charge administrative d'une plateforme analytique doit être aussi faible que possible. Les utilisateurs de Google qui souhaiteront passer à GA4 doivent se préparer à faire face à quelques obstacles en la matière, puisque Google ne donne pas la possibilité de migrer les données de UA vers GA4. Il leur faudra recréer à nouveau toutes les propriétés. Une charge de travail supplémentaire, qui augmente avec la taille du site web concerné, et qui peut concerner des quantités gigantesques de données.

Les grandes entreprises traitent de grandes quantités de données. Non seulement, ces données peuvent être perdues, mais il faut également reconstruire toute leur structure. Dans ces conditions, il vaut mieux choisir, dès le départ, un logiciel d'analyse conforme aux normes européennes.

5- Traitement transparent des données

Jusqu'à présent, Google n’applique pas de règles claires pour informer les utilisateurs de l'endroit exact où les données sont traitées, et se contente de donner des indications floues. La nouvelle version, GA4, ne permet pas non plus aux utilisateurs de choisir explicitement l'endroit exact où leurs données sont stockées. Il n'est pas exclu que les données soient transférées, stockées ou traitées aux États-Unis, un espace elles ne bénéficient pas d'une protection conforme à celle de l'UE, la sécurité juridique y étant différente.

Passer à un fournisseur analytique différent est un choix éthiquement judicieux, à mesure que les utilisateurs accordent une importance croissante à la protection des données, notamment dans leurs décisions d’achat. Un choix stratégique à ne pas négliger pour les entreprises, puisque le fait de se doter d’une analytique conforme aux règles de protection des données prouve qu’elles respectent les attentes et les besoins de leurs utilisateurs et clients. Travailler avec une plateforme analytique reconnue par la CNIL comme respectueuse de la vie privée peut aider les entreprises à établir une relation de confiance avec ses clients, et par conséquent à gagner en efficacité commerciale.

(Les tribunes publiées sont sous la responsabilité de leurs auteurs et n'engagent pas CB News).

À lire aussi

Filtrer par