IA Générative : du gadget à l’outil de travail

terrassin

L’IA Générative est actuellement sur toutes les lèvres. Et pour cause, capable de générer des contenus sans cesse renouvelés, qu’il s’agisse de textes, images, vidéos ou même sons, à partir de données d’apprentissage, ce nouveau type d’intelligence artificielle parvient à imiter les créations humaines, et ce de manière assez bluffante il faut bien l’admettre. Articles journalistiques, essais académiques, scénarios de films, œuvres d’art ou bien encore lignes de code, son champ d’application s’avère donc aujourd’hui colossal. De quoi légitimer les craintes naissantes quant à la valeur de la créativité artistique, ou encore à l’abaissement du potentiel intellectuel humain au profit du travail de la machine ? Pas nécessairement. Du moins pas totalement. Relevant certes pour l’heure davantage du gadget, leur usage dans l’entreprise, et ce sur tous ses secteurs d’application, pourraient présenter un potentiel formidable.

L’avenir des IA génératives repose sur la fusion voix/image/contenu

C’était l’une des grandes tendances du CES de Las Vegas cette année. Tendance tout aussi remarquée que l’absence de l’un de ses représentants les plus en vue actuellement : Chat GPT. C’est dire si les démonstrations du potentiel de l’IA générative étaient attendues. Et n’ont pas déçues ! En effet, les applications ne cessent actuellement de se multiplier donnant à voir l’évolution technologique formidable qu’elles annoncent, autant que les conséquences que son usage laisse craindre pour nombre d’industries. En offrant par exemple la possibilité de changer son visage virtuel au profit d’un nouveau, issue d’une création (presque) originale, ou d’utiliser, de manière on ne peut plus réaliste, le visage d’un inconnu, Pulse 9 a ainsi clairement alerté les commentateurs sur les problématiques de cybersécurité induites par de tels outils. En effet, loin de se limiter désormais aux seuls réseaux sociaux, ces outils pénètrent le monde de l’entreprise avec les risques que l’on peut imaginer, à commencer par ceux de l’usurpation d’identité ou bien encore du vol de données. Dans un autre univers, Xinapse.co clone ou crée des sons, plus précisément des voix, à partir de rien. Parlant, chantant, exprimant des émotions, cette IA offre un réservoir quasiment infini de contenus audios. L’atout est donc double, associant rapidité (20 minutes environ) et faible coût de production. Mais quid des droits d’auteurs - si l’on considère que toute IA se nourrit d’autres créations pour elle-même créer ? Le procès opposant actuellement trois artistes contre Stable Diffusion ou encore Midjourney illustre bien les risques liés à la propriété intellectuelle, au plagiat ou bien encore au vol, que posent ces technologies. Un flou qui ne manquera certainement pas d’être éclairé, dans les prochains mois et prochaines années, à la faveur d’un recours sans doute massif au juridique dès lors que les IA pénètreront un nouveau secteur d’application.

Au-delà des gadgets, faisons-en des outils de travail !

Et tant mieux ! Car, une fois le flou dissipé, c’est surtout un formidable terrain d’innovation qu’il nous est donné d’explorer grâce à l’usage de l’intelligence artificielle générative. Si à date, leurs applications individuelles font globalement figure de gadget, leur synergie plus que jamais attendue devrait donner naissance à de formidables outils. Le plus marquant d’entre eux repose d’ailleurs sur l’association d’une IA générative de voix, de vidéos et de contenus intelligibles. Le résultat : une IA offrant non seulement de redonner un visage animé et une voix à nos défunts, mais également la possibilité d’engager une conversation avec eux. Vous avez dit « dérangeant » ? Oui, à n’en pas douter. Mais cette immortalité numérique rendue désormais possible ne serait-elle pas simplement la face émergée de l’iceberg de l’IA générative ? Ce gadget horrifiant ne serait-il pas simplement la vitrine scintillante du potentiel formidable que portent ces nouvelles formes d’intelligence pour les industries de tous les secteurs ? Si les inquiétudes sont légitimes, ce potentiel ne peut néanmoins plus être ni négligé, ni craint. Loin des usages farfelus qui constituent l’essentiel du bruit médiatique autour de ces IA, elles ont vocation à se transformer en de véritables outils de travail. Des outils dont il va falloir faire des alliés et des assistants, pour soutenir la transformation de nos métiers, les délivrer (une fois encore) de tâches à faible valeur ajoutée, pour se concentrer sur ce qui nous distingue fondamentalement de ces IA : notre capacité créatrice.

(Les tribunes publiées sont sous la responsabilité de leurs auteurs et n'engagent pas CB News).

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