Instagram Shopping : cette révolution que tout le monde attendait !

Si Instagram constitue un levier essentiel pour l’image et la notoriété des marques ce n’est pas, jusqu’à présent, la meilleure plateforme pour générer du business. L'arrivée de la fonctionnalité Shopping change la donne. A condition de suivre quelques règles. Par Elsa Barbier, cofondatrice & Head of Media de Dix Sept Paris

C’est L’Annonce que les agences et annonceurs attendent depuis plusieurs mois maintenant : Instagram lance, enfin, sa nouvelle fonctionnalité « shopping » destinée à la vente en ligne de produits dans huit pays dont la France. Depuis mardi 20 mars, le réseau social offre la possibilité, d’acheter, en un (deux) clic directement depuis sa plateforme, des articles de mode, cosmétiques, lingeries... Une véritable aubaine pour les marques qui voient en ce nouveau format une réelle opportunité business… À juste titre !


Qu’en est-il concrètement ? Comment utiliser Shopping ? Cette nouvelle fonctionnalité va-t-elle bouleverser les codes d’Instagram ? Quel sera l’impact de cette nouveauté sur les sites de marques e-commerce ?  

 « L’instagram shoppable » est, pour le moment, accessible en organique pour tous les profils avec un compte entreprise. Il est possible de taguer 5 produits maximum par post et jusqu’à 20 au sein d’un carrousel.

Pour mettre en place la fonctionnalité « shopping » il faut au préalable avoir synchronisé un catalogue produit avec la boutique Facebook, puis, synchroniser ce même catalogue pour Instagram. Il sera ensuite possible d’identifier des personnes et des produits sur les visuels. Quand l’utilisateur clique sur un produit tagué au sein du post, il est redirigé vers une page de description de ce produit sur Instagram. Il ne sera renvoyé vers le site e-commerce de la marque qu’en cas de clic sur le CTA (Call to action) « ACHETER ».

Cinq grandes enseignes ont d’ores et déjà adopté Instagram Shopping en France mais si Instagram constitue un levier essentiel pour l’image et la notoriété des marques ce n’est pas, jusqu’à présent, la meilleure plateforme pour générer du business. Comment utiliser à bon escient la fonctionnalité « Shopping » sans détériorer son image de marque ? En effet, ce n’est pas parce qu’il est désormais possible d’acheter sur Instagram qu’il faut transformer tout à coup son compte en un mini site e-commerce. Il est essentiel de ne pas perdre de vue ce qui constitue l’essence même d’Instagram et ce que les utilisateurs viennent chercher quotidiennement sur cette plateforme : de l’inspiration, de jolies visuels et de belles histoires. Il est donc impératif de ne pas métamorphoser sa page en catalogue de packshots sans âme. Au contraire, les marques doivent tenter, oser et surtout, incarner ! En somme, continuer d’être inspirantes.

De beaux produits couplés à de jolis visuels, voilà la clé de la réussite.

La fonctionnalité « Shopping » ne vient pas se substituer au site e-commerce, au contraire, elle permet de réduire le tunnel de conversion jusqu’à l’achat tout en générant du trafic. L’offre, déjà mise en place aux États-Unis, aurait un impact positif sur l’activité des marques selon Instagram. Maintenant déployée simultanément au Canada, au Brésil, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Italie, en Espagne, en Australie, et bien sûr en France, la plateforme aux 800 Millions d’utilisateurs mensuels dans le monde et aux 25 millions de comptes entreprise est en passe d’engendrer une vraie révolution dans l’univers de la vente en ligne.

 
Mais à terme, l’objectif d’Instagram sera-t-il de remplacer les sites e-commerce pour devenir une plateforme e-shop à part entière ?
La question mérite d’être posée si l’on établit un parallèle avec le business modèle de son grand frère Facebook. En effet, ce dernier a développé au fil du temps une multitude de formats permettant de consommer le contenu en natif (Instant articles, vidéos natives Facebook…) pour éviter toute déperdition de trafic vers un site tiers et conserver l’internaute sur sa plateforme. On peut donc se demander si l’enjeu business d’Instagram repose sur la même méthode. Si c’est le cas, elle aurait tout intérêt à ce que les marques publient leurs catalogues produits au sein même de l’application afin d’éviter tout renvoi vers un site externe. Cette interrogation est d’autant plus légitime lorsque l’on connaît les velléités de Facebook comme d’Instagram à contrôler l’intégralité du processus de vente, de la publicité (Facebook ads, Instagram shopping) au service après-vente via Messenger et What’s app.

Une évolution à suivre de près …

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