Web Summit : balancete e ponto de vista

Après quatre journées intensives de conférences, de rencontres - d'averses et de pastéis de nata aussi -  nous sommes de retour du Web Summit à Lisbonne. 70.000 personnes, médias, institutionnels, grands groupes, Ga(fa)m et surtout de très nombreuses start-ups s’y sont réunies. Cette année, peut être moins de surprises que les éditions précédentes. Le salon était avant tout placé sous le signe de la maturité et de la confirmation des grandes tendances. Dans ce dernier article, nous voulons partager avec vous notre sentiment et les points majeurs à retenir de l'édition 2018.

I. La tech sauveur ou destructeur de l’humanité ?

C’était tout le grand débat du Web Summit 2018 : la technologie est-elle le plus grand danger pour l’humanité ? Ou son grand sauveur ? Est-on allé trop loin sans réfléchir ? Est-il trop tard? Le ton était donné dès l’ouverture du salon avec l’annonce d’un contrat pour sauvegarder les valeurs du web, par Tim Berners Lee (l’inventeur du web). Du côté des marques, on a souvent entendu à nouveau un peu comme une baguette magique qu’il suffisait d’avoir un “purpose” allant au-delà du gain financier. On peut se poser la question si ce n’est pas un moyen de se défausser et simplement du “purpose-washing” comme à l’époque du green-washing, ou encore il y a quelques années certaines marques s’attachant à certaines grandes causes sans raison particulière. Nombreux visiteurs attendaient de découvrir des exemples et des actions tangibles de la part des différents acteurs. Oui, un purpose allant plus loin que le gain financier est nécessaire, mais les actions doivent suivre rapidement - et pas seulement un “contrat” ! Du côté de la tech society / des grands groupes tech, on pouvait entendre et observer plus d’actions, mais aussi une dualité dans le discours. Certains (à l’image de Microsoft) affirmant que la technologie allait pouvoir résoudre les derniers problèmes de l’humanité, notamment grâce à l’IA et l’ordinateur quantique. D’autres se voulaient plus prudents. Si la technologie amplifie certains problèmes (fake-news, suppression de certains emplois, consommation énergétique), ces derniers existaient avant ces nouvelles technologies (les fakes news n’étaient que la propagande d’aujourd’hui). Comme le dit Sundar Pichai, CEO de Google, “‘Technology Doesn’t Solve Humanity’s Problems’” dans une interview accordée au New York Times. Le consensus étant que de nombreux efforts doivent encore être effectués et que la technologie peut et va encore offrir de nombreuses avancées pour l’homme.

On notera surtout l’absence totale de Facebook et Twitter. 

Du côté des institutions (beaucoup plus présentes que les autres année) et des médias, le cri de ralliement est unanime : les discours, traités, ou encore grands rendez-vous, on oublie. Il est temps de passer à l’action et tout de suite. Lors d’un panel sur la nécessité d’avoir une déclaration universelle des droits digitaux de l’homme sous le patronage des Nations Unies, la réponse était claire : "Non !". Nous devons appliquer les traités que nous avons aujourd’hui. A l’ère du digital, réécrire des traités prendra trop de temps et ils seront désuets dès leur parution. Les institutionnels et médias demandaient une collaboration immédiate avec les citoyens, associations et les grands groupes de la technologie. Tout en critiquant ces derniers pour leur non-action et leur jeu de cache-cache derrière les discours autour du purpose, cachant plutôt une course à la valorisation boursière. Une interrogation venant de plusieurs médias s'est faite récurrente : comment arrêter le détournement de leurs plateformes dans un business des réseaux sociaux qui récompense la quantité/viralité et non la qualité/véracité ?

Pour tous, la nécessité est d’abord de responsabiliser et d’éduquer d’une manière différente les générations futures. De leur apprendre à penser, plus qu’apprendre quoi penser, les aider dès le plus jeune âge à développer leur créativité et valeurs humaines. C’était aussi un constat : le devoir de coder et d'agir de manière responsable s’impose. Il s’agit de prendre en compte l'éthique au plus tôt dans la conception de produits et la prise de décision. Inviter éthiciens, associations et organisations dans les réflexions stratégiques.

II. Le Web Summit : utile pour qui ?

Le Web Summit, ce n’est pas le CES, ce n’est pas Viva Technology, ce n’est pas le grand show. C’est un évènement où les professionnels viennent pour se rencontrer, échanger et créer des projets.

* Les conférences

Des conférences qui servent souvent les speakers à obtenir une plateforme qui sera amplement relayée dans les médias. Si vous baignez dans le digital toute la journée, vous n’aurez pas de grandes surprises. Si ce n’est pas votre occupation permanente, c’est alors un bon moyen de directement se mettre à jour des dernières tendances et connaître les points de vues les plus avancés du moment.

* De l'utilité des rencontres

Pour nous, là était la vraie valeur du Web Summit : réunir au même endroit et au même moment toutes les parties prenantes de l’univers de la technologie. Le off est aussi. Plus important que le salon lui même, car c’est là, sans micros que les discussions se déroulent, que les deals s’opèrent. Que vous soyez un grand groupe, un investisseur, une start-up, un média vous apprendrez certainement plus et obtiendrez plus lors du Night Summit.

A l'année prochaine ! 

Pour lire ou relire le carnet bord de ces quatre jours, c'est ici

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