Transition écologique : l'avis du CESE sur les évolutions nécessaires du modèle publicitaire

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Le Comité économique et social européen (CESE) vient de publier sur son site un « avis d’initiative », voté en plénière à l’unanimité des membres, sur les évolutions nécessaires du modèle publicitaire européen pour le rendre davantage compatible avec les enjeux de la lutte contre le dérèglement climatique. Un texte, porté par son rapporteur Thierry Libaert, par ailleurs chargé de mission à la direction du développement durable d’EDF, qui devra être transmis à la Commission Européenne qui a une obligation de prise en compte. Parmi les conclusions et recommandation, le texte insiste sur la « nécessité » pour l’UE de soutenir l’industrie publicitaire car elle représente un levier d’activités économiques et d’emplois « plus important que jamais ». Il met également en avant la mise en place d’une « réflexion d’ensemble » afin que la filière publicitaire intègre notamment les objectifs de l’Accord de Paris. Le texte entend en outre à ce que la Filière s’engage sur une réduction de son empreinte carbone avec pour objectif de réduire de 55% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 dans la perspective de concourir à la neutralité carbone collective « à l’horizon 2050 ». Il propose dans ce cadre que celle-ci, selon son secteur d’activité, s’engage par une réduction de la consommation énergétique des écrans publicitaires numériques et un accroissement de leur recyclabilité, par l’utilisation préférentielle de papier issu de forêts gérées durablement et d’encres conformes aux normes « Reach » et « GreenGuard » pour l’affichage papier et les dépliants publicitaires, ainsi que par une réduction des impacts techniques, énergétiques et logistiques en matière de productions audiovisuelles.

Des efforts de lutte contre la monétisation de la désinformation

Puis, 5ème recommandation, le renforcement de la contribution « pro bono » des acteurs de la filière afin de soutenir les initiatives écoresponsables d’acteurs ne possédant pas les ressources financières suffisantes (PME, start-up, coopératives, etc.). Ils devront en outre « former davantage » leurs membres aux enjeux de la transition écologique. Une sensibilisation qui devra parallèlement s’effectuer au sein des formations universitaires aux métiers de la communication. Le CESE propose par ailleurs que la Filière s’engage dans une « réflexion portant sur l’imaginaire publicitaire et les représentations associées » et ambitionne que le travail visant au renforcement de la régulation publicitaire à l’échelle européenne pour lutter contre le « greenwashing » et les allégations environnementales trompeuses « se poursuive et vise l’harmonisation entre les États de l’UE ». De même, le CESE demande à ce qu’un « effort particulier » soit porté envers les publicités ciblant les plus jeunes, notamment sur les réseaux sociaux et considère « qu’il ne peut y avoir de publicité pleinement responsable si les acteurs de la publicité en Europe ne prennent pas en charge leur responsabilité en matière de désinformation ». La Commission européenne doit ainsi « accroître ses efforts de lutte contre la monétisation de la désinformation ». Enfin, le comité demande à la filière publicitaire d’accroître son ouverture à la société civile et de créer « plus fréquemment » des occasions d’échanges avec ses différents publics lui permettant « d’évoluer en adéquation avec les nouvelles attentes sociétales ». Le texte est consultable ici.

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