Brut, IAS, Channel Factory et Seedtag s’associent contre la désinformation

madern

Clarisse Madern, country manager France de Seedtag

Ils sont quatre, acteurs de la création de contenus en ligne et de son financement, pour un objectif ambitieux : lutter ensemble contre la désinformation en apportant parallèlement aux marques une meilleure sécurité pour leurs investissements publicitaires. Clarisse Madern, country manager France de Seedtag, détaille l’ambition du projet. Interview

CB News : Comment vous est venue cette idée d’associer Seedtag, Integral Ad Science, Channel Factory et Brut pour lutter contre la désinformation ?

Clarisse Madern : La désinformation a toujours été un sujet d’attention pour nous, mais les événements récents (présidentielle aux États-Unis, puis en France, Covid…) ont renforcé particulièrement la diffusion de fake-news, et leur relai. Or, le nerf de la guerre dans la diffusion de désinformation, c’est son financement autant que la responsabilité de chaque média. Nous avons donc voulu rassembler un média (Brut), des tiers de confiance (Integral Ad Science et Channel Factory) et une adtech pour prendre des engagements communs, vraiment à tous les niveaux de la chaîne de valeur. Nous avions en commun d’avoir développé des technologies permettant de lutter contre la désinformation, donc nous avions la capacité d’agir.

CB News : Quel est le rôle de chaque acteur dans cette association ?

Clarisse Madern : Chacune des parties prenantes s’engage de son côté, dans son activité. Cela nous permet d’agir à tous les niveaux : éditorial, ciblage, diffusion, entreprises mises en avant…

CB News : Quels engagements avez-vous pris ?

Clarisse Madern : Nous avons pris ensemble cinq engagements : d’abord, lutter contre le financement des fausses informations et valoriser l’information de qualité en contrôlant la diffusion de nos publicités pour nous assurer de ne pas financer les fake-news, et assurer aux annonceurs qu’ils apparaissent sur des inventaires premium - et, dans le cas de Brut, en garantissant la qualité de ses propres contenus. Pour la même raison, nous luttons contre la fraude publicitaire en sélectionnant les partenaires média et en filtrant les impressions avant diffusion. Nous avons aussi voulu garantir que la publicité diffusée, essentielle puisqu’elle apporte une ligne de revenus aux médias, ne nuise pas à l’expérience de leurs lecteurs, en soignant la qualité des encarts et leur ciblage - à la fois respectueux des données personnelles et pertinent par rapport à l’inventaire cible. Nous mettons en avant les annonceurs en lesquels nous croyons et dont nous partageons les valeurs et, enfin, nous leur garantissons une totale transparence à tous les niveaux de la campagne.

CB News : Pourquoi les acteurs de la publicité en ligne sont-ils nécessaires dans ce combat ?

Clarisse Madern : Comme je le disais, la publicité est le nerf de la guerre dans la lutte contre la désinformation. Pourquoi ? Outre l’enjeu politique, l’objectif de la diffusion de fake-news est souvent économique : plus un article ou une vidéo est vu, plus elle rapportera d’argent pour l’éditeur qui la diffuse, grâce à la publicité. Couper la monétisation publicitaire de ces contenus par permet donc directement de porter atteinte au modèle économique de la désinformation. Par ailleurs, nous avons une responsabilité vis-à-vis de nos clients, puisqu’une diffusion mal contrôlée de leurs campagnes pub en ligne, qui les ferait apparaître sur ces types de contenus, nuirait directement à leur image. Ce travail répond donc à un double enjeu : la lutte contre la désinformation et la brand safety.

À lire aussi

Filtrer par