Sandrine Reinert/Raphaël Grandemange (Jellyfish) : « Notre approche est globale et sans frontière »

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Filiale de Fimalac, Jellyfish n’en finit plus de grandir. A coups de rachats, le groupe ambitionne de devenir incontournable dans son modèle, à la fois agence et conseil. Interview à deux voix de Sandrine Reinert, directrice générale de Jellyfish France, et Raphaël Grandemange, executive vice president Client de Jellyfish.

CB New : Depuis fin 2019, Jellyfish est dans le giron du groupe Fimalac. Quelles sont ses activités ? Où êtes-vous présents ?

Sandrine Reinert : Jellyfish est un partenaire en marketing et transformation digitale. Cela signifie que nous proposons un nouveau modèle d’accompagnement réunissant le meilleur des mondes entre les services proposés par les agences média & data (paid media, media strategy, analytics, data planning...) et les cabinets de conseil qui existent aujourd’hui.

Notre proposition de valeur est motivée par l’ambition de rendre à nos clients le contrôle de leurs outils et de leur stratégie digitale en les faisant monter en compétence, notamment via un volet complet de formations sur tous les métiers du digital. Notre ambition est d’accompagner les marques sur l’ensemble de leurs problématiques digitales, de l’usage de la donnée jusqu’à la création de contenus en passant par l’activation digitale : d’autant plus aujourd’hui dans le contexte de la pandémie, où l’accélération de leur transformation a accru le besoin des marques de s'entourer de partenaires capables de les aider à générer une croissance pérenne.

L’expertise technologique est également l’un des socles de notre proposition de valeur, dans un écosystème où reprendre le contrôle sur la data et sur les stacks technologiques est un prérequis pour générer un avantage concurrentiel durable pour les marques. Jellyfish compte 2000 experts répartis dans 40 bureaux pour répondre aux besoins des directions marketing dans la mise en place de leur stratégie marketing à l'échelle mondiale.

CB News : Fin février, vous avez annoncé 5 acquisitions de profils assez différents d’un coup. Pour quoi faire ?

Sandrine Reinert : Ce sont au total sept nouvelles sociétés qui ont rejoint le groupe Jellyfish dans les derniers mois. Deux acquisitions au Brésil et au Mexique à la fin 2020, et cinq autres annoncées en février : Seelk, Splash, Quill, Webedia Brand Services et Data Runs Deep et qui viennent renforcer notre capacité autour de l'e-commerce, la création de contenu, la créativité et la localisation.

Chacune de ces entités possède une forte expertise dans son domaine et cela répond à l’un de nos deux angles stratégiques : d’une part, elles enrichissent notre expertise et notre savoir-faire technologique pour mieux répondre aux enjeux des CMO et CDO que nous accompagnons. Webedia Brand Services, expert sur la création de contenu, complète significativement nos expertises, et notamment celles présentes en France afin d’avoir une proposition full funnel.

D’autre part, elles viennent compléter géographiquement notre positionnement global, permettant de répondre aux besoins des entreprises internationales tout en étant très proches de nos valeurs et de notre ADN data-driven et technologique.

CB News : Dans ces rachats figurent Webedia Brand Services, structure commerciale et créative du groupe Webedia, lui-même filiale de Fimalac, comme Jellyfish. Quel est le sens de cette opération ?

Raphaël Grandemange : Webedia Brand Services (WBS) est devenu en quelques années l’un des partenaires mondiaux référents dans le domaine du contenu pour les marques. À la fois en termes de brand content, de social media et de content marketing. En France, WBS accompagne plus de la moitié des sociétés du CAC 40 dans ces domaines. 400 talents orientés vers les métiers du contenu et de la créativité à l’international (dont près de 200 en France) vont rejoindre Jellyfish. Cette intégration va permettre de consolider son positionnement de partenaire digital en renforçant ses compétences dans ces domaines. Un annonceur peut désormais avoir au niveau mondial l’ensemble des sujets de marketing digital géré au sein de Jellyfish, avec une approche sans couture de communication totalement intégrée. C’est précieux quand on sait, par exemple, que la personnalisation des messages apporte près de 50% de performances incrémentales qu’elle que soit le point de contact.

CB News : Il peut sembler étrange d’ainsi « déconnecter » Webedia de son entité Webedia Brand Services...

Raphaël Grandemange : À vrai dire non. Webedia se concentre sur le média, l’influence et la production et dispose d’une équipe commerciale désormais unifiée dédiée à ces métiers. Jellyfish se focalise sur les métiers d’accompagnement des marques sur le marketing digital. Pour les annonceurs, nous sommes convaincus que la clé d’entrée sera plus simple. Côté collaborateurs WBS, avec Jellyfish, c’est une culture d’entreprise très forte et très adaptée aux métiers de services clients que les collaborateurs rejoignent.

CB News : Webedia Brand Services se réorganise ? Déménage ? Change de nom ?

Raphaël Grandemange : L’intégration de WBS, comme pour toutes les acquisitions de Jellyfish, est totalement dans le modèle Jellyfish, que l’on appelle en interne “One Jellyfish”. Il consiste à n’avoir qu’une marque commerciale (Jellyfish), une organisation commune et une culture commune. Contrairement au modèle classique d’acquisitions faite par les groupes de communication, nous avons travaillé pendant près d’un an avec Rob Pierre (le CEO de Jellyfish) et l’équipe pour proposer dès le jour 1 un modèle totalement intégré. Les équipes de WBS restent pour le moment basées à Levallois-Perret avec le même système de flex office que l’ensemble des collaborateurs de Jellyfish dans le monde.

CB News : Plus largement, Jellyfish pour « digérer » ces changements, se réorganise ? Quand cela sera-t-il totalement opérationnel ? 

Sandrine Reinert : Non, Jellyfish ne se réorganise pas, nous enrichissons notre savoir-faire existant avec de nouveaux talents et de nouvelles expertises, au sein de tous les bureaux.

Notre approche est globale, et sans frontière, ce qui signifie que n’importe quel collaborateur peut être amené à travailler sur des projets sur un autre pays, si son expertise est requise pour mener à bien le projet. Sanofi est un très bon exemple : c’est un client commun de Jellyfish et Webedia Brand Services, que nous accompagnons à l’échelle internationale sur des projets data, plateformes technologiques et création de contenu. Les projets font appel à plusieurs experts à travers le monde ; le rapprochement va évidemment permettre de créer de nouvelles synergies et d’accélérer les réflexions autour d’une approche intégrée.

Notre socle est solide. La volonté des équipes de se challenger et de se réinventer est très forte. Je peux attester que tout se passe très vite : les projets démarrent parfois avant même que les intégrations soient officielles. Par exemple, à peine deux mois après notre rapprochement, nous avons déjà répondu et été sélectionnés sur des appels d’offres mêlant Jellyfish et trois nouvelles entités, au niveau européen. C’est dire si nous sommes prêts.

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