Bien dégagé sur le visage

Les matinées sont fraîches ces jours-ci, vous ne trouvez pas ? Je vous vois venir. Vous vous dites : "le pauvre garçon, il n’a vraiment plus rien à dire pour en être à des considérations sur la météo". Non, rassurez-vous, j’ai encore des réserves. Je fais cette remarque parce que je porte toujours une écharpe et que celle-ci m’a joué un tour récemment. J’allais pour payer mon déjeuner dans une délicieuse gargote boulonnaise lorsque mon appli de paiement refusa de passer à l’acte au motif que le smartphone ne me reconnaissait plus. Il m’a fallu un petit peu de temps pour comprendre que cette méprise était due à cette écharpe qui cachait en partie mon menton – non je ne me voile pas encore la face — semant le doute dans l’intelligence artificielle censée me reconnaître. J’ai repensé à cet incident en lisant une dépêche sur l’installation dans les tabacs et autres lieux de ventes interdits aux mineurs, d’un système de reconnaissance faciale censé déterminer l’âge des clients des jeux d’argent, voire des acheteurs de tabacs et pourquoi pas des consommateurs d’alcool. La machine scanne les traits de l’individu et en deux secondes détermine son âge « avec une précision de 1,6 an », écrit l’AFP. Aussi pour éviter les mauvaises interprétations, la barre pour être considéré comme majeur est placée à 20 ans. Sage précaution. Car un jour, ces machines supposément intelligentes à défaut d’être subtiles, serviront à des tas d’autres choses dans notre vie quotidienne. Et celle-ci risque de devenir compliquée si on ne fait pas son âge ou que l’on porte une écharpe mal nouée. Ça relève du délit de pas de gueule, en somme.

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