Attention fragile

Photo édito

Je vous ai déjà dit que j’aimais bien Roch-Olivier Maistre ? Non ? Eh bien je vous le dis : j'aime bien Roch-Olivier Maistre. Bien que je ne le connaisse personnellement que fort peu - une poignée de main ici ou là peut-être - je trouve que le président de l’Arcom est un garçon sage et posé. C’est mieux pour faire son métier. Et quand il « crie au casse-cou » face à l’hypothèse de comptabiliser le temps de parole des éditorialistes à la télévision et à la radio, je ne peux que l’approuver. Et le citer : « Les éditorialistes, c’est des journalistes, ils ont des cartes de presse. Jusqu’à nouvel ordre, je ne connais pas d’autorité administrative dans une démocratie qui commence à contrôler les journalistes ». On ne saurait mieux dire, Roch-Olivier. Et pourtant, je ne suis pas un super fan de l’Arcom. Un vieux fonds libertaire en moi (et oui) me fait grincer des dents quand il s’agit de réguler les médias. Même audiovisuels. Je ne parle pas de régulation technique ou administrative, mais effectivement des contenus. On n’imaginerait pas une seconde que l’on puisse juger du contenu d’un édito ou d’un article d’un journal, à moins qu’il n’appelle au meurtre. C’est d’ailleurs le propos de la belle loi de 1881 dont je rappelle avec délectation l’article 1 : "La presse est libre". C’est beau et simple et on pourrait envisager de l'étendre à la télé. « Et les influenceurs alors ? » ne manqueront pas de crier certains. Ben justement, ce ne sont pas des journalistes. Et ce secteur a tout à gagner à être réglementé. Aucune raison que la majorité des gens qui font leur boulot sérieusement soient pénalisés par des rigolos inconséquents qui ne payent pas leurs impôts dans des paradis fiscaux. La liberté, comme chacun sait, ne s’use que si l’on ne s’en sert pas. Mais il faut la protéger soigneusement car elle est fragile. C’est un libertaire qui le dit.

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