Lettre à un jeune sage

Photo édito

Mon cher Mark, tu permets que je te tutoie ? Oui, c’est vrai que tu ne fais pas trop la différence. Voilà un bout de temps que je ne t’ai pas écrit. Pas que je t’ignore, au contraire, mais tu sais comme le temps passe bizarrement depuis un an. Bref, de mon côté, ça ne va pas trop mal. Je ne te dirai pas que c’est facile mais on ne se plaint pas, au contraire, les crises sont aussi des moments d’opportunités, ce n’est pas à toi que je vais l’apprendre. Question crise, je dois dire que tu es servi. Les derniers mois n’ont pas dû être faciles, ne serait-ce qu’avec la fin du mandat chaotique de ton président qui a dû te causer bien des avanies. Et ces convocations pour t’expliquer sur les fuites, les erreurs et tout ça. Non vraiment, je te plains. Mais ce n’est pas pour ça que je t’écris. En réalité je suis inquiet. Si, si. Quand je vois comment tu t’es comporté en Australie, je me dis que tous ces soucis ont dû t’égarer. Voilà que tu bloques les sites d’infos pour protester contre une taxe que tu estimes injuste avant de t’excuser de l’avoir fait puis de promettre des milliards pour arranger les choses… Un coup de mou peut-être ? Je sais que ce n’est pas facile d’être un géant quand je te vois, toi, les gars de Google et les autres se faire attaquer tout le temps dans le monde entier. Il y a de quoi perdre les pédales. Surtout quand on vous tape au portefeuille, une taxe par-là, une amende par ici, ça rend fou. Il fut un temps — lointain — où les fondateurs de Google avaient adopté comme devise « Don’t be evil ». Ils l’ont enlevé depuis. Par réalisme certainement. Du coup, avec tes amis les géants, vous pourriez peut-être réfléchir à un engagement commun, un peu plus réaliste comme : « Soyons sages » (je te laisse traduire). Plus on est grand, plus c’est important.

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