57% des journalistes français estiment que le public ne fait pas confiance aux médias

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En 2019, à l’heure où les fake news battent leur plein, 72% (-7 points en un an) des journalistes français considèrent que le plus important pour leur média est de s’assurer que l’info soit vérifiée à 100%, selon la 11ème édition de l’étude « État des médias en France » menée auprès de 355 journalistes par Cision, spécialiste de solutions et de services pour les RP, l’influence, la veille et l’intelligence média. Loin devant la revenu/trafic (17%, +4 points), l’exclusivité (11%, + 7 points) et le scoop (2%, -2 points). Mais comment mesurent-ils le succès de leurs publications ? Pour à peine plus d’un tier d’entre eux (36%, -15 points), c’est l’audience et le nombre de vues qui font foi, devant le nombre de contenus promus et partagés par des médias tiers (20%) ou encore l’engagement (16%, +8 points). Et de plus en plus, les journalistes français (55%, +4 points) portent un regard attentif aux metrics qu’ils ont à disposition, les faisant même changer « leur façon d’évaluer l’information », souligne Cision.

Mais les journalistes et leur média ne sont aujourd’hui clairement plus seuls à donner de l’information. 25% (-4 points) d’entre eux hissent ainsi la concurrence des médias sociaux et des influenceurs en tant que véritable défi, devant les fake news (19%, -11 points) et le manque de personnes et de ressources internes (17%, +7 points). L’adaptation aux nouvelles technologies n’étant d’ailleurs pas en reste (12%, +3 points), tout comme la distinction « floue » entre éditorial et publicité (11%, +4 points). Majoritairement (59%), les journalistes français pensent que la liberté de la presse se détériore et que cela se poursuivra pour 58% d’entre eux. Mais 62% l’affirment, cela n’a en rien changé la tonalité de leurs articles.

L'impact de la vidéo

Et côté techno ? Sans conteste, c’est l’essor de la vidéo qui impacte le plus les journalistes, à 41% (+8 points) devant les réseaux sociaux (30%, +5 points), l’intelligence artificielle qui perd tout de même 17 points en un an, à 14%, ou encore les assistants vocaux passant de 11% en 2018 à 8% en 2019. Deux derniers chiffres qui peuvent un peu surprendre, mais qui s’expliquent, selon Cision, par la familiarisation des journalistes avec l’AI et l’audio en 2019.

Enfin, 57% des 355 journalistes français interrogés estiment que le public ne fait pas confiance aux médias. S’il s’agit là d’une forte majorité, certes, ils étaient 70% à le penser en 2018, 64% en 2017 ou encore… 91% en 2016.

Méthodologie : étude menée entre le 28 janvier et le 20 février 2020. 54,3% travaillent pour la presse print, 22% pour la TV ou la radio, 17,9% pour la presse on-line et 5,8% en free-lance.

cision

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