Egalité des sexes : les hommes pas encore assez engagés 

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À l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, le réseau d'agences Lewis publie les résultats de sa nouvelle étude mondiale" Processing Gender Equality ". Un document évoquant les inégalités des sexes, menée en soutien au mouvement mondial, HeForShe, pour réfléchir à la façon dont les hommes pourraient apporter leur aide aux femmes dans la société et (encore mieux) défendre leurs droits fondamentaux.

L'égalité des sexes au cours des dernières décennies n'est pas (vraiment) de mise. Si bon nombre de projets ont été entrepris pour rendre aux femmes leurs droits fondamentaux, ces derniers se voient aujourd’hui menacés. Tel est le constat de Lewis. "Bien que les ramifications de la pandémie COVID-19 soient multiples et complexes, son impact déséquilibré sur les femmes est très clair. Le moment est venu d'entamer une conversation et de passer à l'action. Il n'est pas nécessaire d'être victime d'une injustice pour vouloir la combattre", peut-on notamment lire en guise d'introduction du rapport. Et la crise sanitaire y est pour quelque chose. 

Un impact disproportionné du COVID sur les femmes

En effet, depuis le début de la crise sanitaire, Les femmes sont plus enclines au stress, 24 % ayant déclaré devoir assumer de nouvelles tâches dans le cadre de leur travail, contre 22 % des hommes. Et être confrontées à des tâches ménagères plus importantes, sans compter une plus forte responsabilités en matière de garde d'enfants, de temps passé à préparer les repas, par rapport à leurs homologues masculins.

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Ces dernières expliquent aussi bénéficier de moins d'avantages sociaux que les hommes. Une question à laquelle ils répondent y voir plus de possibilités d'augmentation financière (13 %) que les femmes (11 %). Aussi, plus d'un quart d'entre elles reconnaissent avoir refusé une promotion pour pouvoir rester avec leurs enfants, contre 16 % des hommes. Autre contrainte : l'insécurité de l'emploi avec 14 % des femmes interrogées déclarant avoir été mises à pied pendant la pandémie, contre 11% des hommes ; ce qui aggrave un écart déjà important entre les possibilités d'emploi et les opportunités économiques des hommes et des femmes. "La COVID-19 n'a fait qu'exacerber les inégalités entre les sexes dans le monde entier et nous avons tous un rôle à jouer pour faire en sorte que non seulement nous reconstruisions mieux, mais aussi de façon plus égalitaire", indique notamment Edward Wageni, responsable mondial de HeForShe. 

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Des perceptions différentes des inégalités 

Autre tendance évoquée dans l'étude : le manque de sensibilisation. Avec des employés masculins deux fois plus nombreux que leurs collègues féminins à affirmer que l'inégalité entre les sexes n'est plus un problème auquel les femmes sont confrontées. De même, en ce qui concerne les prises de parole, près de la moitié des femmes déclarent vouloir que les hommes s'expriment contre l'inégalité entre les sexes lorsqu'ils en sont témoins, et qu'ils écoutent davantage leurs collègues féminines sur la question, alors que seulement 28 % des hommes déclarent ressentir la même chose. Preuve que si certains sujets sont de moins en moins tabous, la parole ne s'est pas encore totalement déliée sur ces questions et qu'une marge persiste entre vouloir agir et agir vraiment.

Quant à la question de la parentalité, il semblerait selon l'étude, que les parents de filles soient plus engagés sur la question, que ceux ayant un fils. 26 % sont en effet plus enclins à discuter des questions d'inégalité entre les sexes au travail et 30 % à la maison. Il en résulte donc... de l'éducation ! "Il n'est pas nécessaire d'être personnellement victime de discrimination pour comprendre pourquoi nous devons la combattre", complètera  Chris Lewis, président directeur général de Lewis. "Il est clair que les hommes peuvent - et devraient - faire plus pour aider. Nous espérons que cette recherche contribuera à mettre en lumière les défis auxquels les femmes sont confrontées afin de faire de nous tous des alliés plus forts dans la lutte contre l'inégalité".

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En parler sur les heures de travail ? Oui mais...

Néanmoins, 70% des personnes interrogées affirment que l’inégalité des sexes reste un problème grave en France, contre 13% qui pensent que ce n’est qu’un problème mineur. Et 12% qui le nient, indiquant que l'égalité n’est plus un problème. Deux fois plus de femmes que d'hommes en France pensent aussi que les hommes sont mieux traités et ont plus de possibilités sur le lieu de travail (25% contre 12%). Les hommes sont beaucoup plus nombreux à penser que les hommes et les femmes sont traités sur un pied d'égalité sur le lieu de travail (73% contre 56%).

Autre information, ces dernières souhaitent que les hommes s'expriment contre l'inégalité entre les sexes lorsqu'ils en sont témoins (46%) et veulent que les hommes assument davantage des rôles féminins « plus traditionnels » (41%). Aussi, les Françaises sont deux fois plus nombreuses à penser que leur travail est sous-évalué en raison de leur sexe (23% contre 12% des hommes). Autre chiffre marquant : le fait que 15% des hommes craignent d'agacer leur entourage en évoquant ces sujets autour de la table. Preuve en est donc, que certains sont encore conditionnés par des normes sociales au lieu de prendre directement par à l'action. 

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Qu'en conclure alors ? Que si les avancées sont nombreuses, que la parole se libère et qu'il y a des efforts entrepris en matière de répartition des tâches ménagères (y compris dans les publicités), des inégalités persistent. Et toutes ne sont pas évoquées dans le cercle intime et familial, accentuées par la crise sanitaire. Ainsi, après avoir interrogé des répondants issus de 13 pays, la tendance reste alarmante avec 98% de femmes qui souhaitent que les hommes aident à résoudre les problèmes d'inégalité entre les sexes, alors que moins de la moitié des hommes auront indiqué, lors du sondage, être prêts à y contribuer. Un dernier mot d'ordre donc pour faire avancer les choses et bouger les lignes : créer une force du collectif pour défendre son égal et se motiver pour un monde meilleur et plus ouvert d'esprit. 

Méthodologie : étude post-Covid basée sur une enquête menée par l'équipe Lewis Research and Insights pour comprendre l'impact de COVID sur les femmes sur le lieu de travail. L'enquête a été menée du 16 au 23 février 2021 et a recueilli les réponses de personnes employées aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Chine, en France, en Allemagne, en Espagne, aux Pays-Bas, en Inde, au Mexique, en Argentine, au Brésil, en Colombie et en Autriche. Au total, 7002 personnes ont été interrogées et la marge d'erreur globale est de 1,17% avec un intervalle de confiance de 95%. Les répondants ont été sélectionnés par OpinionRoute.

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