Restauration : ce que veulent les consommateurs en 2019

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(© Toa Heftiba, unsplash)

Restauration, industrie alimentaire, ces deux secteurs connaissent aujourd’hui de grands changements corrélés aux phénomènes de société et aux nouveaux moyens de consommer. Nouvelles attentes, applications digitales,  pour comprendre d’où proviennent ces évolutions et quelles en sont les conséquences sur les différents environnements professionnels, JLL, spécialisé dans le conseil en immobilier d’entreprise publie une étude sur les tendances de la restauration de 2019. Et il semblerait que tous les secteurs, y trouvent finalement leur compte pour lancer de nouvelles stratégies...

Durant les 5 prochaines années, les dépenses mondiales en services de restauration devraient connaître une augmentation de 13%, pour atteindre pas loin de 360 milliards de dollars. Mais pour y parvenir, encore faut-il connaître les désirs des consommateurs …

Se faire livrer oui, mais pas d’adieux au restaurant traditionnel

Si les livraisons de repas sont aujourd’hui en vogue, au travers de l’utilisation massive des applications mobiles, (comme par exemple le Click and Collect  foodservice  du parc d’attraction d’Orlando, Bypass et l'application Yorder & Seatserve), les consommateurs continuent néanmoins de fréquenter les restaurants traditionnels, à la recherche d’une expérience unique, voire personnalisée. Comme l’explique la méthodologie et plus particulièrement en ce qui concerne les lieux touristiques, 17 % de visiteurs annoncent qu’ils retourneraient plus régulièrement dans un lieu où ils ont été satisfaits des prestations de restauration et 35 % déclarent se renseigner en amont sur la possibilité d’avoir accès à un espace dédié.

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Aussi, dans la restauration, 73% des visiteurs habitués à fréquenter des restaurants physiques déclarent qu’ils apprécieraient davantage le moment, que s’ils vivaient une expérience digitale. Le secteur devra donc, d’ici quelques années, anticiper et répondre aux nouvelles attentes de la clientèle. Conséquence ? l'expérience a un impact conséquent sur le trafic, l'affluence des consommateurs (la première visite, sinon le retour vers le point clé), cela malgré l’utilisation tendance des nouveaux services digitaux pour se procurer de la nourriture (applications notamment).

Dans les centres commerciaux également, 40 % des visiteurs choisissent un site en fonction du panel de services de restauration qu’il propose. Un élément extrêmement dynamisant pour une telle typologie de site puisqu’une offre complète peut même booster les ventes d’un centre, jusqu’à 25 %.

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(© Michael Browning, Unsplash)

Le pouvoir de manger partout quand on est consommateur , la stratégie des entreprises

L’étude mentionne également le fait qu’aujourd’hui, le consommateur est facilement « drivé » vers un point de restauration, où qu’il se situe dans le monde. C’est d’ailleurs l’argument phare des entreprises qui recherchent une stratégie efficace pour les faire venir et consommer et qui, par conséquent, cherchent aussi la « sécurité économique » dans leur activité. C’est notamment le choix des magasins hybrides, de plus en plus nombreux, qui proposent au-delà de l’expérience d’achat traditionnelle, un service de restauration (Ikea et Galeries Lafayette et H&M à Londres). Les centres culturels et les musées, comme la National Gallery de Singapour, ont également adopté cette stratégie. Celle-ci propose par exemple dix lieux de « foodservice », incluant deux sites étoilés par le guide Michelin. On retrouve aussi dans divers lieux très fréquentés, des concepts stores animés par des chefs de renommée, proposant des produits locaux, sinon des ateliers anti gaspillage ou des compétitions entre professionnels. Abu Dhabi mise également sur l’atelier Mirzam, pour promouvoir du chocolat ).

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(© OLA Mishchenko, Unsplash)

 

Les aéroports, prochaines halles de la gastronomie ?

En ce qui concerne les transports, secteur dont la fréquentation est en pleine croissance, de manière générale,  la demande en services de restauration y connaît aussi une nette progression. Ainsi, pour s’adapter à la demande, les marques et les avions de la compagnie KLM proposeront prochainement une carte « Anytime for you », en plus des trois repas inclus initialement (en business class). Une façon d’attirer le consommateur à déguster des produits qu’il ne consommerait pas forcément dans les airs, ou de lui proposer des gammes plus larges. Autres exemples prouvant cet intérêt pour investir dans les services de restauration : la bière BrewDog que l’on peut désormais boire à bord, l’élaboration d’un futur terminal gastronomique le « Time Out Market London-Waterloo » en 2021.

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(© Ashim D’Silva , Unsplash)

L’accès facile à la nourriture enclenche lE « dinnertainment »

Du côté des entreprises, la préoccupation des salariés pour se restaurer sur place est forte : 60 % des salariés mondiaux peuvent de nos jours bénéficier d’un service de restauration sur le lieu de travail : un critère qui fait partie du top 3 des avantages d’une société (à 50%). Quant au secteur de l’hôtellerie, 48,7 Mds de dollars sont dépensés dans les services de restauration au sein des hôtels, les clients étant  désireux de bénéficier d’une cuisine « plus saine » qu’avant.  Le budget nourriture d’un client, comprenant les dépenses du minibar, du restaurant, ou encore du lounge, est également important pour le chiffre d’affaires d’un établissement. 50% du chiffre d’affaires d’un site hôtelier peut-même être créé par ces « foodservices ».

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C’est le choix qu’a fait le Kerry Hotel de Hong Kong, en développant une halle gourmande dans ses locaux, basée sur la cuisine asiatique et liée à une application digitale. C’est sans oublier les partenariats entre hôtels australiens et Deliveroo, par exemple. Quant au groupe  AccorHotels, il souhaite développer d’ici l’an prochain des installations urbaines de fruits et légumes sur ses différents sites. Les nouvelles attentes des consommateurs ont ainsi créé une nouvelle tendance : le « dinnertainment ».

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(© Michael Browning, Unsplash)

L’exception des stades et des complexes sportifs

Toutefois, consommer de la nourriture et des boissons n’est pas dans la priorité des visiteurs dans les stades ou les complexes sportifs. Si certains consomment en tribune,  une exception persiste dans la tranche des sondés :  24 % des fans de sport français ont  en effet refusé de s’acheter à boire ou à manger pendant un match, de peur de manquer une action… 

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La majorité de visiteurs étant au Brésil et en Chine, contrairement à la France qui se situe bien plus bas dans ce classement de priorités. Fait étonnant, les VIP peuvent tout de même profiter du spectacle, en dînant dans le Mercedes Benz Arena de Berlin, loin de l’agitation de la fan zone. Ainsi, la restauration ne s’écarte pas du tout de l’univers sportif et en tire même profit pour proposer des offres de haut standing.  

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(© Thomas Serer, unsplash)

Enfin, les services de restauration sollicitent d’autres secteurs, notamment celui des technologies et de la logistique. Une brèche que vient de saisir Uber, qui prévoit d’ici 2021 de livrer des repas via des drones…. Les grandes entreprises et les marques ont donc tout intérêt à suivre les tendances actuelles du marché en matière de consommation alimentaire pour varier leur activité, diversifier leurs services et fidéliser davantage de clientèle, tous pays confondus.  

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