Carrefour mise sur l'alimentaire pour transformer ses hypers

Carrefour se désengage progressivement du non-alimentaire pour transformer le format hypermarché en perte de vitesse. Le non alimentaire représenterait 68% de la perte de chiffre d'affaires des hypers (selon Linéraires). Lors de la publication de son chiffre d'affaires annuel le 22 janvier, Carrefour a dévoilé que la réduction de son assortiment non alimentaire avait atteint 7,5% en 2018, avec un objectif en 2022 de -10%. Le plan d'économie présenté aux syndicats passe par un "accord de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences" (GEPC). Ce type d'accord permet à une entreprise d'adapter ses emplois, ses effectifs et ses compétences dans le cadre d'un plan de transformation. Un plan lancé il y a un an par Alexandre Bompard, et qui vise à faire de Carrefour un "leader de la "transition alimentaire". Selon un tract de la CGT, que l'AFP a pu se procurer, la direction de Carrefour a annoncé l'implantation de "corners Fnac Darty en lieu et place de certains rayons" - comme l'électroménager, le multimédia, la culture etc. , la "fermeture de toutes les bijouteries" ou "la suppression du rayon photo". Le syndicat évoque également le passage au "tout-automatique" de 50 stations-services, de dix hypermarchés vers un "modèle "libre-service" de type low-cost, ou celui de dix hypermarchés supplémentaires en location-gérance. A ce jour, il n'est pas envisagé de fermeture de magasins. Le groupe a également annoncé avoir ouvert au quatrième trimestre deux "shops-in-shops de produits électrodomestiques" avec Darty en France (trois autres sont attendus cette année), réduit de 20.000 m2 ses surfaces commerciales en France et converti en Belgique cinq hypermarchés en supermarchés. Enfin, selon Linéaires, Carrefour teste des outlets pour ses invendus non alimentaires. Onze magasins de ce type ont ouvert en 2018...A l'intérieur de ses hypers. Une dizaine d'autres braderies devraient ouvrir cette année.