Arnaud Broustet : La Croix franchit le cap des 20 000 abonnés numériques

La Croix

Campagne publicitaire accompagnant le lancement de la nouvelle formule de La Croix, en 2016.

Le quotidien La Croix (Bayard) a annoncé avoir été sélectionné, avec sept autres médias européens (The Independant - Royaume-Uni, RP Online - Allemagne, El Mundo - Espagne, Gazeta Wyborcza - Pologne, Mittmedia - Suède, Kurier - Autriche, Denik N - République tchèque) par le GNI Subscriptions Lab Européen pour participer à un programme de recherche de 9 mois « qui contribuera à renforcer la conquête d’abonnements numériques et à accroître son développement digital ». Le GNI Subscriptions Lab est une initiative lancée par Google, le Financial Times et l'INMA (The International News Media Association).

« Comment bâtir des modèles économiques durables… »

« La Croix est heureux de participer à ce programme de partage d’expérience et d’expertise d’acteurs majeurs du secteur tels que le Financial Times, Google et l’INMA et se réjouit de partager idées et bonnes pratiques avec d’autres grands médias étrangers », a indiqué le journal. L’objectif de ce lab : « proposer aux éditeurs de travailler ensemble pour avancer en matière d’engagement de nouveaux abonnés et de transformation numérique. Pendant 9 mois, on va travailler avec nos confrères sous l’égide du Financial Times et de google pour décortiquer chaque étape en matière de fidélisation numérique », a confié à CB News Arnaud Broustet, directeur délégué et administrateur général du quotidien.

La Croix - qui par ailleurs n’a mis aucun de ses salariés sous chômage partiel pendant la période (un taux qui n’a pas dépassé 15% pour l’ensemble du groupe Bayard) - veut se pencher plus en détail sur les leviers qui permettront au journal de davantage engager, monétiser et fidéliser son audience. « On espère que cela va nous faire franchir une étable supplémentaire dans la rétention d’abonnés numériques », indique Arnaud Broustet. Cette initiative va permettre à chaque éditeur de partager son retour d’expériences. « On pense qu’un modèle de contenu payant durable est absolument nécessaire aux développement de nos journaux. La question est comment bâtir des modèles économiques durables… », souligne le directeur délégué de La Croix.

Une étape de complémentarité des supports

Le journal a dépassé les 20 000 abonnés numériques en avril et vise les 40 000 dans 2 ans. « On observe que depuis le 16 mars il y a une accélération des connexions numériques des abonnés print ». L’objectif pour La Croix : convertir un maximum de ses lecteurs sur le digital. La moitié de ses abonnés print - ils sont 59 000 - ont déjà adopté un usage numérique. En tout, ce sont donc 50 000 abonnés (print+digital) qui utilisent le digital pour lire La Croix au quotidien. « On ne veut absolument pas opposer le print et le numérique. On a lancé La Croix Hebdo (début octobre 2019, ndlr) parce qu’on constate que les abonnés numériques s’ouvrent au print, une complémentarité s’installe avec le digital », déclare Arnaud Broustet. « Il faut être lucide : on a des écosystèmes fragiles, on anticipe les usages et on essaye d’y répondre par de nouveaux rendez vous éditoriaux. Nous ne croyons pas que le papier va mourir, mais quand on gère un compte d’exploitation, on doit adapter le modèle ».

Le directeur délégué de La Croix se veut optimiste, et prône une « proposition circulaire et complémentaire ». Pour lui, la pérennité du print pour un quotidien est importante : « le pouvoir de la Une, le choc de l’image… On traverse une étape de complémentarité des supports. Le print est encore utile, il conforte le statut d’un média », conclut-il. Un retour sur le GNI Subscriptions Lab sera rendu public en octobre 2020, lors du congrès annuel de l’INMA.

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