Audition ARCOM : « les téléspectateurs avant tout le reste, même avant les annonceurs » selon Xavier Niel

Il ne s’agit pas ici « de remplacer une chaine par une autre, mais d’en créer une autre ». Xavier Niel entame bille-en-tête son audition mercredi devant l’ARCOM pour le renouvellement des autorisations de diffusion de TF1 et M6 sur les fréquences de la TNT, qui arrivent à échéance le 5 mai. Porteur du projet SIX au nom de « NJJ Projet 5523 », filiale de sa holding personnelle, le dirigeant a plaidé la cause de la future chaine qu’il appelle de ses vœux à l’heure où « les gens qui font de la télé ont capitulé ». Pour lui, comme un mantra, « les téléspectateurs avant tout le reste, même avant les annonceurs », avec l’ambition de résolument « piller les audiences des réseaux sociaux pour les faire rêver devant la télévision », martèle-t-il. Si techniquement, il entend permettre aux distributeurs éventuels de la chaine SIX de la mettre à disposition gratuitement pour internet, il souligne son souhait de fortement investir dans la création française originale, soulignant au passage : « nous sommes éditeur, pas producteur ».

Dans les faits, les programmes de Prime ne commenceront jamais « après 21h », une « demande des Français ». Sur le déroulé de la semaine, le soir : le divertissement sera présent à l’antenne les lundis et mercredis, la fiction française les lundis et samedis, le cinéma le jeudi, le documentaire et la musique en alternance le vendredi et un magazine d’information le dimanche soir. Côté information, d’ailleurs, les initiateurs de SIX prévoient de capitaliser sur une rédaction de 200 personnes avec deux tranches de 90 minutes, à 12h et 19h. Ils entendent en outre rendre leur lettre de noblesse aux deuxièmes parties de soirée.

SIX et la SACD s'accordent déjà...

Dans un communiqué, la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) annonce la conclusion d’un accord de 5 ans reconductible avec le groupe NJJ Projet 5523 pour son projet SIX, dans l’hypothèse où il serait au final retenu par l’ARCOM. Un accord qui comprend 5 engagements : un investissement patrimonial fixé à 14% du chiffre d’affaires ; un minimum garanti d’investissement dans les œuvres patrimoniales de 70 millions d’€ par an ; une clause de diversité qui assure un investissement dans la création d’animation à hauteur de 1,3% de son chiffre d’affaires ; un investissement dans les œuvres patrimoniales fléché à hauteur de 75% dans la création inédite ; la diffusion en première partie de soirée d’au moins 70 œuvres patrimoniales inédites européennes ou d’expression originale française, représentant a minima 70 heures de programmes. Les documentaires de création qui seront financés par SIX dans le cadre de son engagement d’investissement dans les œuvres patrimoniales « seront conformes à la nouvelle définition qu’en donne le CNC, traduisant une exigence artistique renforcée », précise la SACD.