Faire de TF1+ un « réflexe quotidien »

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En préambule de la présentation mercredi des ambitions de la nouvelle plateforme de streaming gratuit du groupe TF1, baptisée TF1+ et lancée dans le grand bain de la concurrence frontale avec les services de SVOD le 8 janvier prochain, le fondateur de NPA Conseil Philippe Bailly ne mâche pas ses mots : « la nouveauté dans le secteur du streaming viendra plus des acteurs historiques que des streamers eux-mêmes ». Pour lui, même, « il n’y aura pas d’énormes lancements SVOD dans les 7 ans à venir », alors que Netflix, Prime Video, Disney+, Apple TV et autre Max pour HBO (à l’horizon 2024), squattent résolument et durablement le marché. Et TF1 n’entend aucunement louper le train de la tendance de fond qui voit aujourd’hui un diffuseur se muer en streamer. « Ce tournant est arrivé » alors que « l’effet waouh de la SVOD est derrière nous », assure même M. Bailly.

Dans le sens du vent, le groupe TF1 a donc détaillé l’ambition de sa nouvelle plateforme mise en place dans une logique « de destination » avec la volonté qu’elle soit « un réflexe quotidien », selon Claire Basini, directrice générale adjointe du groupe TF1, chargée des activités BtoC. Au programme, des contenus revendiqués premium avec des droits longs, des séries en intégralité et sur tous les écrans ainsi qu’une expérience personnalisée. Le tout piloté par la data pour une « amélioration continue » de la plateforme et de sa monétisation.

De nouvelles fonctionnalités

Ce sont ainsi 15 000 heures de contenus qui sont prévus (20% non issus des antennes), majoritairement de divertissements (39%) avec 80 marques, de magazines-documentaires (35%) et de séries françaises (16%) au nombre de 200 qui seront pour ces dernières disponibles pendant 48 mois. Côté films, TF1+ en proposera 200 alors que plus de 700 téléfilms seront visibles. Place, également, à différentes thématiques (animés, humour, sports extrêmes et jeunesse) et à l’information avec « Top Info », un espace qui proposera quotidiennement des capsules de 5 minutes de décryptages d’actualité chaude importante. Des « pages programmes événementielles » seront également mises régulièrement en place avec en ligne de mire, notamment, l’émission Quotidien de la chaine TMC et la série Plus Belle la Vie. Enfin, le fonctionnalité « Top Chrono » étrennée lors de la dernière Coupe du Monde de rugby sur MyTF1, permettra sur TF1+ de créer ses propres résumés sur-mesure de 5, 10 ou 15 minutes. Parallèlement, les initiateurs du projet mettent en avant un algorithme de recommandation pour l’écoute conjointe qui permettra de « calibrer le type de publicité diffusée », expliquait ainsi mi-novembre le président du groupe, Rodolphe Belmer, dans les colonnes du Figaro. Concrètement, alors que chaque utilisateur pourra se créer son profil, des recommandations de programmes seront délivrées par TF1+ selon les personnes présentes devant leur (petit) écran.

Une campagne de communication d’envergure

Dès son lancement le 8 janvier, la plateforme sera disponible sur Android, IOs et sur le web ainsi que chez les opérateurs Orange, Bouygues Telecom et SFR. Des discussions sont actuellement en cours avec Free et devraient aboutir dès le 1er trimestre. La TV connectée n’est pas oubliée, et des accords ont également été conclus avec Google TV, Samsung, LG, Apple TV, Fire TV, Hisense, TCL, Sony, Philips et Xiaomi. Pour faire connaitre TF1+, un plan media d’envergure sera déployé en TV (8,5 millions €), en DOOH (2,5 millions €) et en digital (2 millions €).

Coté commercialisation, TF1 Pub a concocté des tarifs en prenant « les codes des plateformes », souligne Sylvia Tassan Toffola, directrice générale de la régie du groupe TF1, pour 4 formats. Notamment le format « Signature » qui prend la forme d’une offre mono pré-roll, tandis que pour les formats courts (moins de 15 minutes), ce sera « zéro pré-roll », assure la dirigeante pour qui « YouTube est notre premier concurrent ». La bataille peut commencer...

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