Fin de l’histoire entre Mediapro et le foot français

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Pas de (mauvaise) surprise pour le football français. Ça change de l’ordinaire de ces dernières semaines. En effet, le tribunal de commerce de Nanterre a validé comme attendu mardi l’accord conclu entre la Ligue de football professionnel (LFP) et le diffuseur des droits TV de la Ligue 1 et de la Ligue 2 pour les 4 saisons à venir, le groupe Mediapro. Un accord qui permet ainsi au groupe sino-espagnol de se retirer du marché français et de laisser à la LFP la pleine main sur les droits TV de 80% des deux compétitions hexagonales, estimés à plus de 800 millions € par saison, avec pour objectif de les réattribuer le plus rapidement possible. Mauvais payeur, Mediapro n’avait pas réglé ses échéances dues d’octobre et de décembre, représentant un manque à gagner pour la LFP estimé à 325 millions €.

La décision du tribunal met donc fin en un peu plus de deux mois à l’un des plus grands fiascos « sportivo-audiovisuels » français, alors que Mediapro avait rapidement indiquer sa volonté de renégocier son contrat à la baisse avec la LFP, jusqu’à -25%, selon des informations de presse. La LFP peut maintenant tourner la page cauchemar de son désormais ex-contrat, reprendre son souffle et tenter de repartir du bon pied. Et oublier, aussi, le 1,1 milliard € de revenus cumulés attendus par an, répartis entre Mediapro, beIN Sports-Canal+ et Free.

La LFP pas en position de force

Parce que même si aujourd’hui tous les regards prennent la direction du groupe Canal+, diffuseur historique de la LFP entre 1984 et juin 2020, les jeux sont encore très loin d’être fait. Et pourtant, le temps presse, avec la crise sanitaire en ligne de mire. La LFP semble aujourd’hui contrainte à travailler sur un accord de gré à gré avec un ou plusieurs diffuseurs, sans passer par un nouvel appel d'offres qui prendrait beaucoup de temps et aurait pourtant l’avantage d’aiguiser la concurrence, donc les revenus attendus. Quoi qu’il en soit, chez Canal+, on le claironne depuis des mois, pas question de « réinvestir à perte dans le football ». De quoi faire grincer quelques dents à la LFP qui ne pourra évidemment pas valoriser la Ligue 1 et Ligue 2 dans les mêmes termes qu’avec Mediapro. Pas vraiment en position de force, l’instance du foot professionnel peut s’attendre à une décote sévère de ces deux championnats, même si d’autres diffuseurs pourraient faire une apparition surprise dans les discussions. Certains lorgnent vers les plateformes, type Amazon… En attendant, les clubs vont pouvoir se partager 64 millions d'euros, montant payé par Mediapro en dédommagement avant son retrait, alors que 36 millions supplémentaires doivent être versés au premier semestre 2021.

Dans un communiqué, la LFP indique se « réjouir » de cette « première étape indispensable dans le traitement de ce dossier majeur pour l’avenir du football professionnel français ». Et d’indiquer qu’elle allait « désormais se tourner vers le marché des droits audiovisuels pour trouver une issue favorable permettant de poursuivre la diffusion complète de la Ligue 1 Uber Eats et de la Ligue 2 BKT sur le cycle 2020-2024 ». Dans l’intervalle, insiste-t-elle, la chaîne Téléfoot « continuera à assurer la diffusion des matchs ». Une façon de se donner un peu de temps sans crainte de l’écran noir. En attendant la fumée blanche…

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