France 3 propose une nouvelle émission à partir de procès filmés

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C'est une petite révolution dans les tribunaux et à la télévision : France 3 diffuse mercredi le premier numéro d'une émission fondée sur des procès filmés, pour "rapprocher les Français de leur justice".

Annoncée par Delphine Ernotte lors de la présentation de la grille de rentrée du groupe France Télévisions et programmée à 23h10, "Justice en France" est une émission mensuelle de 52 minutes, présentée par le chroniqueur judiciaire Dominique Verdeilhan. Elle contient des extraits de procès filmés ces derniers mois, entrecoupés par des explications d'experts en plateau, dans un but pédagogique. Le premier numéro a été tourné au tribunal correctionnel d'Aix-en-Provence, pour des audiences pénales liées aux délits routiers. Voulue par le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, cette possibilité de filmer les procès a été ouverte par une loi promulguée en décembre. L'aboutissement d'un long chemin : depuis 1954, il est strictement interdit de photographier et de filmer les audiences, même si quelques exceptions sont permises depuis 1985, pour constituer des archives historiques. Seuls 15 procès avaient jusqu'ici reçu une telle autorisation, comme celui de Klaus Barbie en 1987, le procès des attentats de janvier 2015 ou celui des attentats du 13-Novembre.

En vertu de la nouvelle loi, toutes les audiences peuvent désormais faire l'objet d'une demande de tournage, partout en France, qu'il s'agisse de justice pénale ou civile. Pour être accepté, le projet doit avoir un objectif "d'intérêt public d'ordre pédagogique, informatif, culturel ou scientifique", et les diffusions ne peuvent avoir lieu que quand les affaires sont définitivement jugées (c'est-à-dire sans possibilité d'appel). Ces captations ont nécessité l'accord des magistrats, des avocats et des justiciables. Les personnes présentes à l'audience doivent en outre donner leur feu vert à la diffusion de leur image ; dans le cas contraire elles sont anonymisées. Ainsi, le deuxième numéro, diffusé le 2 novembre et tourné à Grasse, n'a-t-il pas été filmé dans une salle d'audience mais dans un lieu où le public n'est normalement pas admis : le cabinet d'un juge des affaires familiales, pour des divorces.

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