France 4 : des professionnels de l’audiovisuel demandent un moratoire à sa fermeture

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Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, lors de la présentation de la plateforme jeunesse Okoo le 4 décembre 2019

(© Thierry Wojciak/CBNews)

La fermeture de France 4, qui semble actée au 9 aout 2020, ne fait pas que des heureux. Dans une communication commune, des professionnels de l’audiovisuel et des associations pour les droits de l’enfant* viennent à la rescousse de la chaine en s’adressant aux Parlementaires qui entameront cette semaine l’examen du projet de loi relatif à la communication audiovisuelle et à la souveraineté culturelle à l’ère numérique. Ils en appellent en effet officiellement à la mise en place d’un moratoire. Parce que « les enfants ne peuvent pas vous écrire », qu’ils « ne votent pas » et « ne sont pas un groupe de pression », les signataires rappellent que France 4 est « la maison des enfants ». Ils soulignent ainsi que la chaine publique est « régulièrement en tête des audiences chez les 4-10 ans » et que l’offre Jeunesse de France Télévisions obligerait les enfants à passer « d’une chaîne à l’autre en fonction des horaires, avec une offre considérablement appauvrie ». En termes d’usage, pointent-ils, « ce n’est pas la modernité mais un immense retour vers le passé », au moment où les chaînes privées, Netflix, YouTube et autres Disney+ aiguisent leur appétit. A l’heure où le rajeunissement des audiences « est affiché comme une priorité centrale, une extinction (de France 4) est prématurée est injustifiable ». Si la création fin décembre dernier de la plateforme jeunesse Okoo par France Télévisions est une « excellente initiative », reconnaissent-ils, mais elle n’est « pas accessible à tous les foyers ». De fait, pour eux, la « fracture numérique reste une réalité ». Et d’insister : « pour que la plateforme numérique de France Télévisions soit un succès, elle doit être soutenue par une offre linéaire gratuite, identifiable et puissante ».

*: les signataires - Les auteurs groupés de l’animation française (AGrAF), Conseil français des associations pour les droits de l’enfant (COFRADE), Goupe 25 Images, La Guilde des scénaristes, Réseau des écoles du cinéma d’animation (RECA), Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD), Syndicat national de l’édition (SNE) et Syndicat des producteurs de films d’animation (SPFA).

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