France Télévisions muscle ses week-ends et ses deuxièmes parties de soirée

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Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, pendant la conférence en ligne le 5 janvier 2021

Nouvelle année, nouvelle rentrée. France Télévisions, crise sanitaire oblige, a dérogé à la règle tacite qu’une nouvelle saison débutait en septembre, pour annoncer ses nouveautés le 5 janvier lors d’une conférence en ligne depuis le Studio Gabriel, à Paris. Une nouvelle saison, donc, qui s’est notamment appuyée sur les résultats d’une consultation citoyenne lancée ces derniers mois dont a émergé trois grandes thématiques : l’information, le bien-être/art de vivre et la « soif » de connaissance et de culture. Si, en 2020, l’information aura été un point d’ancrage aussi bien pour les téléspectateurs, auditeurs que lecteurs, il n’en reste pas moins que nous n’avons « jamais été autant désinformés », assène Laurent Guimier, directeur de l’information du groupe audiovisuel public depuis septembre dernier. Pour lui, il faut déclarer « une guerre totale à la désinformation », à l’heure où il n’y a « jamais eu autant d’échanges entre journaliste et le grand public, par la force des choses », celle du Covid-19. Dès lors, toutes les antennes et les déclinaisons web de France Télévisions se mettent cette année en ordre de bataille avec pour ligne de mire les 15-34 ans via les réseaux sociaux tels que TikTok, très prisé des jeunes, et sur lequel franceinfo a développé un compte, a-t-il ajouté. Pour développer l’axe d’investigation du groupe, Fabrice Drouelle, présentateur de « Affaires sensibles » sur France Inter voit son concept débarquer en deuxième partie de soirée sur France 3 dans le cadre d’une émission mensuelle qui sera dans un premier temps consacrée aux affaires d'État et aux grands scandales politico-financiers. De son côté, Stéphane Sitbon-Gomez directeur des antennes et des programmes de France Télévisions entend « rénover le genre historique du fait divers » avec la diffusion tous les samedis (14h) de « Au bout de l’enquête » animée par Marie Drucker.

Mais l’année 2021 du groupe sera aussi celle de l’art de vivre et du bien-être. « Nous allons faire une télévision plus sensible, mettant en avant le fait de prendre soin de nous et cet art de vivre à la française », annonce-t-il. Dans ce cadre, le tandem Agathe Lecaron-Ali Rebeihi animera tous les samedis « Bel et Bien », une sorte de guide pour bien vivre au quotidien. Toujours le samedi, sur France 3 vers 20h, place à une émission culinaire avec le jeune chef Mory Sacko, découvert sur M6 dans « Top Chef », qui revisitera avec « Cuisine ouverte » des recettes traditionnelles tout en parcourant la France. Sur France 2, une star de la chaine, Michel Cymes, proposera tous les dimanches (17h40) « Antidote » pour parler santé, entre « expertise et légèreté » où tout « sera prouvé scientifiquement », souligne-t-il. Il y sera entouré de 4 chroniqueurs (un kiné, un mentaliste, un vétérinaire et une… « testeuse-cobaye »).

Pour la culture et la connaissance, France Télévisions proposera notamment « Nos vies d’ici » sur France 3 le samedi (13h) qui portera sur le quotidien des Français, ambitionnant de rendre « visible la France plurielle », pointe M. Sitbon-Gomez. Sur France 5, deux nouvelles quotidiennes font leur apparition. Du lundi au vendredi (17h), Jamy Gourmaud animera « C Jamy », un magazine « ludo-éducatif et familiale » tandis que Karim Rissouli proposera du lundi au jeudi (22h30) « C ce soir » où ce sont les idées qui seront « mises en vedette, avec ce petit pas de côté, loin des polémiques médiatiques », indique le directeur des antennes et des programmes. « De l’intelligence sans invectives », résume-t-il. Autour de M. Rissouli, une chroniqueuse absente de la télévision depuis bien longtemps, Laure Adler, mais aussi Jean Birnbaum et Camille Diao, en provenance de France Culture et Arte. Sur cette même chaine, du spectacle vivant continuera à être diffusée le vendredi soir.

Lancement du projet « Phénix »

Pour sa part, la présidente de France Télévisions Delphine Ernotte a annoncé pour le 25 janvier prochain la diffusion du 19-20 dès… 18h30, pour laisser « plus de place aux régions », dans l’idée une fois encore réitérée que France 3 n’est pas une chaine nationale aux décrochages régionaux, mais une chaine régionale. Elle a également plaidé, tout sourire, pour que franceinfo puisse bénéficier d’une nouvelle numérotation dans l’ordre des chaines de la TNT, à l’heure où France Ô a disparu du paysage et où France 4 devrait disparaitre en août prochain. Une décision qui sera quoi qu’il en soit rendu par le CSA à l’issue d’une consultation publique. « Le « CSA est maitre du jeu », relève-t-elle. Mme Ernotte a en outre annoncé une réduction de 40 millions € de son coût de grille. « Tout le monde a fait des efforts et notamment les producteurs que je remercie », glisse-telle. Elle a enfin annoncé avec sa nouvelle casquette de présidente de l’UER, qu’un projet des TV publiques européennes dont le nom de code est pour l’heure « Phenix » était en discussion pour le lancement d’un media social européen à destination des 15-25 ans. Un nouvel espace qui devrait être lancé au 1er semestre et qui traiterait de « l’avenir de la planète » où les jeunes pourraient « apprendre et échanger ». Dans le cadre de l’UER est également en discussion le projets « news pilot » qui aurait pour cadre des échanges de contenus journalistiques sur des espaces numériques.

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