Les « petits éditeurs » pourront quitter Presstalis

presse mag

L'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), chargée également de réguler la distribution de la presse, va permettre aux « petits éditeurs » de quitter Presstalis s'ils le souhaitent, alors que la 1ère messagerie de France est en dépôt de bilan, a indiqué à l'AFP le président de l'autorité, Sébastien Soriano. L’ARCEP avait gelé la possibilité pour les éditeurs de presse de quitter Presstalis, notamment au profit de son unique concurrent, les MLP, entre décembre 2019 et juin 2020. "Nous avons été saisis par plusieurs petits éditeurs qui nous demandent de lever ce gel et retrouver leur liberté. Nous allons faire droit à cette demande avec prise d'effet au 12 mai", a indiqué Sébastien Soriano. Cette autorisation concerne tous les groupes dont les ventes au montant fort (hors réductions) sont inférieures à 5 millions d'euros. Une nouvelle qui devrait satisfaire les 7 éditeurs* qui ont annoncé le 29 avril la création de la Coopérative des Éditeurs Libres et INdépendants (CELIN) dont l’existence dépendait de la possibilité pour eux de quitter Presstalis.

Gel des départs maintenu pour les « grands éditeurs »

Selon Sébastien Soriano, "leur départ individuel n'est pas de nature à aggraver significativement la situation de Presstalis ou surtout remettre en cause un schéma industriel futur" pour la distribution de la presse, sur lequel les quotidiens et les magazines s'opposent. L'Arcep maintient cependant un gel jusqu'en juin, renouvelable, pour les grands éditeurs, parce qu'ils sont "structurants pour Presstalis", et dans "une logique de responsabilité et de solidarité". La décision devrait être publiée dans les prochains jours. Pour les petits groupes, "ce n'est pas non plus une invitation à se désolidariser de ce qui est encore en train de se construire", souligne Sébastien Soriano.

La date du 12 mai coïncide avec une audience de Presstalis au tribunal de commerce de Paris, qui pourrait décider d'une éventuelle liquidation du distributeur de presse, et l'ARCEP veut "donner à ces petits éditeurs une capacité à faire leurs propres arbitrages dans cette séquence". "C'est aussi un signal que nous envoyons à l'ensemble des acteurs pour essayer de trouver une solution d'ici le 12 mai", a souligné Sébastien Soriano.

*: SoPress (SoFoot, Society, SoFilm…), Unique Héritage Media (les magazines Disney, Fleurus…), Royalement Votre Éditions (Point de vue), Hildegarde (Première, Studio, Le Film français, Causette…), Les cahiers du cinéma, Panini France et Jibena (magazines de jeux)

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