Secteurs interdits : la TV dans le collimateur des médias presse, radio et affichage

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Quand la presse, des radios et l’affichage font cause commune contre la télévision. En effet, dans un communiqué commun lundi, l’Alliance de la presse d’information générale, Lagardère Radio, NRJ Group, le Syndicat des radios indépendantes (SIRTI) et l’Union de la publicité extérieure (UPE) ont décidé de « mettre en garde » contre une « éventuelle » ouverture de la publicité en faveur des opérations commerciales de promotion de la distribution en TV. Ceux-ci réagissent ainsi à la demande d’assouplissement de la réglementation actuelle par le Syndicat National de la Publicité Télévisée (SNPTV) sur les secteurs dits interdits. Pour étayer leur argumentation, les auteurs de cette mise en garde ont fait appel à France Pub pour mesurer « objectivement » les impacts de cette éventuelle ouverture. 

Selon cette étude, l’ouverture à la publicité institutionnelle de la distribution en TV a eu un impact sur les investissements pour les autres médias en 2007 : - 258M€ vs 2006 pour la presse, la radio et la publicité extérieure, permettant à la télévision de « progressivement s’imposer comme le 1er media investi par le secteur de la distribution. Pour elle, il n’existe en outre pas de « manne du prospectus » susceptible d’être transférée vers les médias historiques : le transfert des investissements du marketing direct imprimé s’opère historiquement au profit du hors-media digital, majoritairement vers les supports numériques propriétaires des distributeurs (sites, applications, bases CRM avec carte de fidélité). Par ailleurs, dans l’hypothèse d’une évolution réglementaire, la TV bénéficierait d’un « effet d’aspiration et mettrait en péril l’équilibre économique des autres médias ». Pour les auteurs de l’enquête, la part de marché de la télévision au sein de l’ensemble médias pour le secteur distribution passerait de 39% en 2023 à 51% dès la première année. Ce qui représenterait une perte directe de - 163 M€ pour les autres médias : dont - 103M€ pour la radio, - 38M€ pour la presse et - 22M€ pour la publicité extérieure. Au final, selon l’Alliance de la presse d’information générale, Lagardère Radio, NRJ Group, le SIRTI et l’UPE, une telle ouverture entrainerait des « conséquences irrémédiables » pour leurs médias respectifs, pour lesquels le secteur de la distribution est « essentiel au financement ».

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