Vice Media racheté par ses créanciers pour 350 millions de dollars

Vice

Le groupe de médias d'information américain Vice Media va être repris par un groupe de créanciers pour 350 millions de dollars, un peu plus d'un mois après son dépôt de bilan, étape qui doit lui permettre de poursuivre son activité.

Les créanciers avaient initialement proposé 225 millions mais ont finalement sensiblement rehaussé leur offre, selon un document versé jeudi à la procédure. Dans un courriel interne consulté par l'AFP, les deux co-directeurs généraux, Bruce Dixon et Hozefa Lokhandwala, indiquent qu'ils vont recommander vendredi à un tribunal fédéral spécialisé de New York d'accepter l'offre soumise par les sociétés d'investissement Fortress Investment Group, Soros Fund Management et Monroe Capital.   La transaction, qui doit être approuvée par un juge fédéral, facilitera la sortie de Vice du chapitre 11, qui correspond à l'équivalent d'une procédure de sauvegarde. Cette acquisition permet aux trois sociétés d'investissement de convertir leurs créances en capital, même si elles ont renoncé, au passage, à une partie de leurs fonds. "Avec ce nouvel actionnariat, nous sommes impatients d'entamer un nouveau chapitre de l'histoire (de Vice Media), avec une priorité renouvelée à la création de contenu de niveau mondial pour le public et les partenaires", ont écrit les deux dirigeants dans le couriel. Une autre société de médias, GoDigital Media, avait mis sur la table 300 millions de dollars, soit au-dessus de l'offre initiale des créanciers, mais elle a été écartée, car la proposition ne comprenait pas une proportion suffisante de numéraire. GoDigital Media a, elle, estimé que la part de cash réclamée était "déraisonnable", a indiqué à l'AFP une source proche du groupe. "Le processus n'a pas été équitable", a regretté la même source.

La somme pour laquelle va être rachetée Vice représente moins de 5% de sa valorisation maximale, soit 5,7 milliards de dollars en 2017. Le groupe incarnait, à l'époque, une nouvelle génération de médias tout en ligne, que certains voyaient révolutionner le secteur aux dépens d'acteurs historiques de la presse et de la télévision. Mais la plupart de ces startups n'ont pas été en mesure de dégager les revenus que projetaient les investisseurs. Le ralentissement du marché de la publicité en ligne, la dégradation de la conjoncture économique et le durcissement des conditions de crédit ont rendu encore plus difficile la situation de ces jeunes médias. Un autre étendard de cette nouvelle génération, BuzzFeed, a d'ailleurs annoncé fin avril la clôture du site BuzzFeed News, avec 180 licenciements à la clé.

À lire aussi

Filtrer par