Réforme de l'audiovisuel : Franck Riester répond aux patrons de l’audiovisuel privé

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Franck Riester au déjeuner de l'AJM le 3 septembre 2019

(© Thierry Wojciak/CBNews)

Dans une interview accordée aux Échos lundi, le ministre de la Culture Franck Riester n’a pas manqué de répondre aux quatre grands patrons de TF1, M6, Canal+ et Altice, respectivement Gilles Pélisson, Nicolas de Tavernost, Maxime Saada et Alain Weill, qui pointaient vertement le 20 novembre dernier dans les colonnes du Figaro les manques de la future Réforme de l’audiovisuel. Qualifiant leur sortie de « lobbying un peu à l’ancienne », le ministre souligne que « quoique les chaînes privées en disent, ce texte leur est bénéfique ». Et de liste la suppression de l'interdiction de diffuser du cinéma à la TV plusieurs jours par semaine, l’allègement de la réglementation en matière de publicité, la lutte contre le piratage ou encore le rééquilibrage de la fiscalité affectée au CNC entre les chaînes traditionnelles et « leurs nouveaux concurrents de l'Internet ». Rappelant au passage « avoir supprimé l'an dernier des taxes sur leur chiffre d'affaires publicitaire qui leur avaient déjà fait économiser une trentaine de millions d'euros ». Il ajoute : « mon rôle, c'est de servir l'intérêt général, pas de faire la somme des intérêts particuliers d'une profession ». Cependant, Franck Riester ne ferme pas sa porte et se dit « ouvert » à des propositions des chaines. Si les quatre patrons ont souligné la différence de traitement entre leur groupe respectif et les plateformes, Franck Riester souligne que celles-ci « se verront imposer les mêmes règles et les mêmes obligations que les acteurs traditionnels de la télévision ». Il indique même aux Échos que « Netflix va (…) devoir investir davantage qu'un TF1 ou un M6 en pourcentage de son chiffre d'affaires, car son offre se concentre sur les séries et le cinéma, alors que ces deux chaînes ont une offre plus globale ». Sur la propriété des programmes, le ministre de la Culture se veut rassurant : « en ce qui concerne la question du partage des droits, le ministre aura un pouvoir d'homologation des accords et pourra donc s'y opposer s'il les estime déséquilibrés. Et en l'absence d'accord, des règles définies dans un décret s'appliqueront par défaut », martèle-t-il. Quoi qu’il en soit, « le projet de loi ne bougera pas avant le début du débat parlementaire ».

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