6 propositions pour un e-commerce plus responsable

gavache

Alors que la campagne présidentielle est désormais pleinement engagée, les sujets écologiques peinent à s’imposer dans les débats. Pourtant, cette élection pourrait être un moment décisif de réflexion sur la crise écologique, le changement climatique et les moyens à mobiliser pour faire face à ces défis. Parmi les leviers dont pourraient s’emparer les candidats, la réforme du e-commerce figure en bonne place. Ce secteur qui connaît une croissance exponentielle depuis le début de la crise sanitaire voit également son empreinte écologique exploser du fait notamment de pratiques parfois peu éthiques. Voici 6 propositions concrètes pour permettre aux consommateurs d’accorder plus facilement leurs choix de consommation à leurs valeurs et pour exiger des marques, vendeurs et distributeurs une meilleure intégration des enjeux écologiques dans leurs stratégies commerciales.

Développer la transparence :

1. Instaurer une obligation de transparence sur l’origine des produits, de leurs composants et de leurs matières premières ainsi que sur le coût écologique de leur transport et de leur livraison à domicile. Une mesure incontournable pour donner aux produits locaux ou à bilan carbone faible un avantage compétitif décisif.

2. Aller plus loin dans la promotion de la réparation. L’indice de réparabilité mis en place par le gouvernement va dans le bon sens. Il faut cependant le compléter en donnant plus de précisions sur le degré de réparabilité des composants et en indiquant de façon détaillée.

3. Améliorer l’étiquette énergétique. Connaître les performances énergétiques d’un produit électroménager est un pas en avant considérable. Mais une lettre ne suffit pas pour donner un impact concret à ce critère dans les choix de consommation. Cette étiquette pourrait ainsi intégrer une estimation de la quantité d’énergie utilisée sur une certaine durée pour une utilisation moyenne voire le montant économisé par rapport à un produit plus énergivore.

Encourager la promotion d’alternatives vertueuses :

4. Inciter les distributeurs à mettre en avant des produits éthiques, made in France, reconditionnés, à faible empreinte écologique voire à impact social positif, par exemple via une déduction fiscale spécifique. Ces produits dont la promotion serait encouragée pourraient par exemple être identifiés à l’aide d’un label de consommation éthique.

Freiner les pratiques nuisibles écologiquement :

5. Limiter les possibilités de retour des produits. Les politiques de retour gratuit ont été permises par une régulation en faveur des droits des consommateurs et partent donc d’une intention louable. Mais leur usage abusif a désormais un impact écologique extrêmement élevé. Il est en effet devenu courant de commander plusieurs tailles ou couleurs d’un même produit simultanément pour n’en garder qu’un modèle ou encore d’avoir recours au paiement après usage. Or, les modèles non gardés sont bien souvent détruits. Il devient urgent d’établir un cadre permettant de limiter ces excès.

 6. Contrôler les pratiques commerciales abusives. L’usage de prix barrés hors de tout encadrement est souvent trompeur et incite abusivement à la consommation. Il importe de contrôler ces réductions afin de les réserver aux soldes authentiques et aux secteurs soumis à des rotations de stock.

7. Restreindre les paiements en plusieurs fois. Le paiement en plusieurs fois s’est démocratisé jusqu’à concerner toujours plus de types de biens. La généralisation de ces mécanismes s’apparente à un recours facilité au crédit et favorise la surconsommation et l’endettement. L’activité des opérateurs de paiement ainsi que des distributeurs gagnerait donc à être mieux encadré en réservant l’achat en plusieurs fois à des produits onéreux et nécessaires.

Les choix de consommation sont au cœur des discours sur la transition écologique. Mais les comportements des consommateurs sont largement orientés par les pratiques commerciales des entreprises et la législation qui les encadre. Face à la crise climatique, les actions individuelles ne suffisent donc pas il est urgent de construire un e-commerce plus responsable et plus durable !

(Les tribunes publiées sont sous la responsabilité de leurs auteurs et n'engagent pas CB News).

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