TikTok fait émerger les cinématographes en herbe, une opportunité de partenariat pour les marques ?

brenac

2020 aura été une année noire pour le septième art. Des salles de distribution clôturées, au streaming qui affirme sa progression, le passage du grand au petit écran s’accélère. Et les plateformes et applications vidéo accueillent de jeunes réalisateurs qui laissent place à leur imagination.

Alors que TikTok a chamboulé l’industrie musicale, il est en passe de bousculer l’industrie cinématographique. Cela représente, en matière d’innovation, une opportunité réelle pour les marques qui, sur cette plateforme, parviennent à cibler à leur jeune public, à condition qu’ils sachent s’infiltrer efficacement dans ces petits films, où quelques secondes doivent suffire pour faire passer un message.

Le micro-métrage : ces films miniatures

Si des macro-influenceurs ont challengé leurs followers à regarder des films chocs, d’autres TikTokeurs préfèrent proposer au public leurs propres créations. C’est le cas des adeptes du  « micro-métrage » : des formats très storytellés et inspirés du cinéma qui profitent des typologies de formats éclairs de TikTok.

La tendance découle des POV (« point of view ») où les TikTokeurs s’incarnent dans des situations spécifiques. De saynètes du quotidien aux histoires fictives, ces formats mêlent insertions écrites et musicales, parfois des fonds verts, que ce soit pour raconter des histoires comiques ou avec une morale à la clé.

De fil en aiguille, les POV se sont détachés de leur réalisme pour infiltrer des fictions fantastiques. Fervente habituée du format, Caro Ambrosini troque, par moments, des POV romantiques pour des POV fantastiques. Elle y possède des super pouvoirs et découvre qu’elle est un vampire. D’autres tiktokeurs échangent, au jour le jour, sur leurs vies fantasmées à l’école Poudlard d’Harry Potter, comme Emma Gueule, une créatrice de contenus française.

Contrairement aux populaires POV, les micro-métrages prennent le pari de raconter des histoires plus ambitieuses dans leur réalisation. Plans léchés, histoires trépidantes… ces mini-films ont le mérite de tenir en haleine le public telle une création Netflix, d’autant plus qu’ils se déclinent parfois en plusieurs épisodes.

Comme le cinéma, un « art » caméléon

Que trouvons-nous dans la galaxie des micro-métrages ? Très souvent des fables d’horreur… En janvier, Riley Bona, un autre adepte de TikTok, a réussi à créer un tutoriel de cuisine particulièrement viral grâce à des ambiances dignes d’un thriller psychologique.

Si les Américains sont passés maîtres dans l’art de la micro-épouvante, les influenceurs français les talonnent de près. Un des micro-réalisateurs les plus prospères, Olivier Hude, a gagné en notoriété en racontant ses mésaventures avec un nain de jardin possédé. Depuis, il joue la carte du paranormal, quitte parfois à tomber dans l’absurde.

Une opportunité native et singulière pour les marques

Comme Olivier Hude, d’autres font le choix de préférer d’ambitieuses « micro-séries » de plusieurs épisodes. Payton Mendez, la référence américaine, réalise ses propres teen dramas de 6/7 épisodes. En France, Vito utilise TikTok pour présenter en plusieurs parties les personnages de ses courts-métrages Skin Party. Elles prennent la forme de vlogs fictifs où nous prenons connaissance des motivations des protagonistes avant de les mettre en scène dans des mini-films plus traditionnels sur YouTube.

Le phénomène du mini-métrage publicitaire

À contrario des partenariats d’influence « classiques », les micro-métrages ont aussi la capacité de mettre en avant une marque. À la fois spot publicitaire et court-métrage, ces contenus permettent aux marques de délivrer un message court à travers une séquence musicale et narrative. En reprenant Skin Party, Vito décrit son personnage fictif Antoine comme un TikTokeur animé par le challenge. Dans l’une de ses capsules vidéo, il est mis au défi par sa « communauté » de commander toute la carte d’un restaurant : celui du Père & Fish, un établissement existant à Paris. En plus de présenter ses locaux et sa carte, le restaurant est mis en avant dans la trame en plus d’être essentiel à son déroulement.

Par ce biais, la marque met à profit l’intérêt de l’internaute pour ces courtes fictions tout en optimisant la mémorisation de l’enseigne. D’autres annonceurs ont suivi le pas : de Pull & Bear avec Scorpio Sierra, à Cheerz avec Spectracious, en passant par Klorofil avec Adorfamily… ces exemples sont la preuve de la richesse des opportunités de partenariats sur TikTok en-dehors des challenges sponsorisés.

(Les tribunes publiées sont sous la responsabilité de leurs auteurs et n'engagent pas CB News).

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