Elisabeth Billiemaz (Change) : l'empreinte positive des marques aura un impact direct sur le business de demain

Elisabeth Billiemaz

Deuxième semaine de confinement...CB News poursuit sa série d'interviews de professionnels de la filière communication. Elisabeth Billiemaz, co-présidente du groupe Change s'est prêtée à l'exercice.

COMMENT RÉAGISSEZ-VOUS FACE À CETTE CRISE SANITAIRE ? POUR VOS SALARIÉS ? VOS PARTENAIRES, NOTAMMENT FREE-LANCES ?

Une fois passer la sidération due à la situation où il a fallu d’abord penser à la sécurité des collaborateurs et donc une mise au télétravail a 100 % dès lundi dernier ; depuis on s’adapte, on réinvente… le rythme de réunions est soutenu avec les clients. On a mis en place de nouveaux rituels : une réunion tous les jours en fin de journée avec le comité opérationnel pour partager la journée, même rapide elle permet d’échanger sur l’actualité de chacun, retrouver un peu de sérendipité. Notre métier a besoin de créer des courts-circuits et le fait de ne plus se voir, enlève les occasions de rebondir sur une idée, un point de vue. On doit le récréer. On instaure bien sur des réunions plus collectives, des partages en mode projet sur Workplace. Le télétravail nous apprend à travailler de manière encore plus horizontale, plus collaborative. Retrouver des moments de légèreté aussi, au travers d’un apéro hangout pour partager cette folle semaine et surtout voir tout le monde. On voit déjà qu’on installe de nouvelles relations de travail et on ne reviendra jamais en arrière.

2) COMMENCEZ-VOUS À EN MESURER L’IMPACT FINANCIER ?

Difficile de prédire l’avenir tout dépend de la durée. Le sujet est d’anticiper afin d’assurer la solidité financière de l’agence et donc, bien sûr la protection des salariés. Ce à quoi Patrick (Mercier) s’attelle à faire avec discernement et courage. Il faut aussi continuer à aller de l’avant, être le plus présent auprès des clients et continuer d’investir dans des sujets de réflexion pour bien analyser la situation et surtout la suite. C’est ce que nous faisons avec BVA pour bien comprendre en temps réel comment les choses évoluent.

3) COMMENT RÉAGISSENT VOS CLIENTS ? REPORTS DE CAMPAGNES, CHANGEMENT DE STRATÉGIES DE COMMUNICATION ?

Bien sûr la situation n’est pas la même dans le secteur de l’alimentaire, du tourisme ou du retail. Chaque cas est différent. Certes, il y a des reports de campagne à gérer mais pour l’instant nous sommes face à des clients dont le sujet central est la nature du lien avec l’ensemble de parties prenantes : salariés, consommateurs, leaders d’opinion. Cette crise nous montre plus que jamais combien l’interne est important, ceux sont les premiers ambassadeurs, le cœur battant des entreprises. De manière plus profonde, le sujet est l’utilité sociale de l’entreprise pendant cette crise et à sa sortie. On ne sait pas encore quel sera le rapport à la consommation mais ce qui est sûr c’est l’importance de l’empreinte positive que laisseront les marques. Elle aura un impact direct demain sur leur business. C’est notre préoccupation centrale pour nos clients.

4) SELON VOUS, COMMENT POUVEZ-VOUS ÊTRE UTILE — VOTRE AGENCE ET VOTRE SECTEUR — À LA SOCIÉTÉ EN CE MOMENT ?

Avant cette crise, une grande partie de la population pensait déjà que les entreprises pouvaient avoir un rôle plus important que les pouvoirs publics pour construire leur futur. C’est encore plus vrai aujourd’hui. Nous sommes au pied du mur et les agences sont là pour aider les entreprises à relever ce challenge. Nous avons tous une grosse responsabilité. C’est un enjeu collectif pour contribuer à garder du lien social mais aussi une dynamique économique quand on peut. Patrick a développé depuis deux ans une philosophie d’agence autour de la bénévolence, construite sur deux piliers : la responsabilité de l’entreprise et l’utilité de la marque. La bénévolence nous donne un cadre de réflexion évident et structurant avec nos clients. Elle nous permet d’être utiles en aidant les marques à l’être.

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