Nicolas Bermond (Wonderful) : "Tout va aller encore plus vite, il ne faudra pas rater le redémarrage !"

Nicolas Bermond

Nous confinons, vous confinez, ils confinent. Et CB News continue ses rendez-vous matinaux avec les acteurs de la communication. Aujourd'hui, rencontre avec Nicolas Bermond, directeur général adjoint de l'agence Wonderful.

1) 6ème semaine de confinement et de télétravail… Après la mise en place d’une nouvelle organisation, y-a-t-il eu des ajustements, des manques, des innovations. Tout est-il rose dans ce nouveau mode de travail pour vos collaborateurs ?

Une agence qui s’appelle Wonderful essaie forcément de voir les choses en rose !  La première chose, c’est qu’on a des clients avec lesquels voir la vie en rose est plus simple comme Pink Lady. Ils continuent de nous confier de beaux projets et on ne les remerciera jamais assez. Ensuite, l’enjeu depuis le début est de conserver une cohésion malgré la distance. On essaie des choses, par exemple on a instauré un petit-déjeuner hebdomadaire de partage en visio pour permettre à tous les collaborateurs d’être au courant des projets structurants du moment.  Au final, nos sens sont en éveil permanents étant donné le contexte exceptionnel, notre dynamisme et notre agilité en sortent renforcés. Un constat prédomine : Ça allait déjà vite, mais maintenant tout s’accélère.

2) Quelle sont les urgences de vos clients ? Que vous demandent-ils ? Quelles sont vos préconisations ?

Sur le court-terme, nos équipes Influence / Social Media et Web / Data sont clairement au cœur des attentes de nos clients en ce moment. Une des urgences est de conserver le lien avec les communautés, qui sont plus utiles que jamais, les réseaux sociaux explosent. On a également la chance d’avoir des clients qui peuvent se mettre au service du contexte, comme La Région Occitanie. C’est ce qu’on a fait en produisant en 48h une plateforme de mise en relation entre citoyen et producteurs locaux. La plateforme a répondu à un vrai besoin avec plus de 500 000 connexions (www.solidarite-occitanie-alimentation.fr) Sur le moyen-terme, on incite les marques et institutions à engager leur évolution sans attendre. Le temps de la réaction est passé, il faut passer à la définition des modèles de demain.  Je le répète, tout s’accélère, et prendre en compte les mutations sociétales et la transformation digitale des modèles devient une condition de survie économique.

3) Mesurez-vous d’ores et déjà l’impact financier de cette crise ?

Le principal signal que nous observons est un arrêt quasi-total du « new biz ».  Je vois ça positivement, cela implique probablement que les annonceurs s’appuient et sont solidaires avec leurs agences en place. Le travail dans la durée, la confiance mutuelle, j’y vois probablement la pierre angulaire de la reconstruction de nos modèles. On a des clients depuis plus de 20 ans, donc la fidélité est une valeur fondamentale pour nous.  Dans l’immédiat, cela complexifie les scénarios. Objectivement qui peut prétendre avoir de la visibilité ? En 2008, Wonderful avait été impacté 6 mois après le début de la crise financière. On a plusieurs scénarios avec des réponses adaptées, on attend de voir lequel va se produire. D’ici là, notre priorité est d’activer toutes nos forces pour aider nos clients.

4) Y aura-t-il un avant et un après coronavirus pour votre entreprise ? Pour votre secteur ?

C’est évident ! Un point ne changera pas, notre positionnement qui est au carrefour des enjeux d’aujourd’hui et de demain : Wonderful, l’agence évolutionnaire. Nous souhaitons aider les marques et institutions à évoluer pour rester en phase avec les citoyens-consommateurs. Cela passe par les mutations sociétales, et la transformation digitale qui doit également être au cœur des modèles économiques. Sur le reste, on va redonner vie à notre programme WDFutur qui implique tous les collaborateurs dans la construction de l’agence. Il y aura des enjeux majeurs : Nourrir l’agilité de notre organisation, muter vers les compétences de demain, … Bien que je reste méfiant au sujet des grandes prédictions sur le monde d’après, j’ai une conviction : Tout va aller encore plus vite, il ne faudra pas rater le redémarrage !

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