64% des journalistes jugent comme prioritaire pour leur média l’exactitude d’un contenu

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Pour la 14ème édition de son « Etat des médias dans le monde », Cision, société qui propose des solutions autour des RP, de l'influence, de la veille ainsi que des analyses médias à l’attention des professionnels de la communication, a présenté lundi un focus France de son enquête après avoir interrogé 493 journalistes entre février et mars 2023. Une étude déclinée en quatre grande parties : l’état des médias, journalisme & data, journalistes & réseaux sociaux et journalistes & RP.

Ainsi, selon eux, à 33%, les plus grands défis des médias est-il celui d’être considéré comme une source de confiance et de combattre les fake news, alors que pour eux-mêmes dans le cadre de leur travail, c’est garder le rythme malgré la baisse des effectifs et des ressources qui arrive en tête, à 38%. En second, à 18%, l’envie d’équilibrer les sujets majeurs « peu attirants » et ceux moins importants qui drainent pourtant plus d’audience. L’ambition de rester objectif dans une « société de plus en plus politisée » et se battre pour la désinformation arrivant 3ème et 4ème, à respectivement 12% et 8%. Dans ce contexte, alors que le questionnaire proposait de faire un choix entre différents items, la première priorité des journalistes est à seulement 64% l’exactitude du contenu à 100%, devançant le fait d’être perçu comme un média de confiance (20%) tandis que le traitement de sujets majeurs pour nos sociétés décroche la médaille de bronze des priorités, à 6%. Viennent ensuite gagner en reconnaissance (5%), le salaire (4%) ou encore les exclusivités à seulement là aussi 1%. Selon le panel interrogé, la source d’information paraissant la plus fiable et la plus digne de confiance est celle provenant des agences de presse à 45%, devant le communiqué de presse (20%), le porte-parole de l’entreprise (11%) ou encore l’attaché de presse (7%).

Le succès à l’aune de l’audience

Par ailleurs, l’étude s’est interrogée sur le rapport des journalistes à la data. Largement en tête, à 57%, ceux-ci considèrent l’audience comme la principale mesure de succès, très loin devant les travaux « promus, repris ou partagés » par des médias tiers (15%), les répercussions directes sur le chiffre d’affaires (10%) et l’engagement, à 8%. Quoi qu’il en soit, ils sont un peu moins d’un tiers (31%) à dire qu’ils utilisent davantage la data d’engagement (nombre de vues, taux de clics, audiences, partages sur les réseaux, commentaires, etc.) pour choisir et orienter leur sujet. Dans ce cadre, pas moins de 45% des journalistes interrogés ont utilisé des infographies et de la data visualisation dans leurs articles durant l’année. Alors que 24% déclarent se servir des réseaux sociaux pour repérer des sujets tendance alors que 59% les utilisent pour surveiller des éléments tels que les actualités, les mots-clés et les médias concurrents.

Sans surprise, la quasi-totalité des journalistes utilisent les réseaux sociaux pour des motifs professionnels. LinkedIn est le réseau social le plus utilisé par les journalistes (84%) mais aussi celui sur lequel ils envisagent de développer leur activité au cours de l’année prochaine, pour 51% d’entre eux. Viennent Twitter (80%) et Facebook (78%), mais leur utilisation tend à baisser : 21 % pensent utiliser beaucoup moins Facebook et 17 % Twitter dans l'année à venir. WhatsApp prend pour sa part la 4ème place du classement des plateformes les plus utilisées par les journalistes avec 73 %. Une tendance qui devrait progresser puisque 34% des journalistes tendent à l'utiliser davantage. Instagram s’affichant pour sa part à la 5ème place (68%). Enfin, si l'utilisation de YouTube reste stable, utilisé par 65% des journalistes, la plateforme vidéo TikTok gagne du terrain (14%) auprès des journalistes. « Il est d’ailleurs logique de s’attendre à une utilisation accrue d'Instagram et de TikTok étant donné la popularité croissante de ces plateformes et la volonté des journalistes d'être là où se trouve leur public », souligne Cision. Dans les faits, les journalistes utilisent les réseaux sociaux d’abord pour promouvoir du contenu (63%), pour veiller l’information (59%), pour interagir avec leur audience (54%), pour réseauter (50%) ou pour encore se connecter avec des experts ou demander des interviews (45%) et même, plus étonnant, sourcer l’information à 43%.

Beaucoup trop de communiqués

Enfin, l’étude scrute la relation des journalistes aux RP. Si la tendance avait été perçue par Cision dans une étude parue en octobre dernier, 36% des journalistes se disent aujourd’hui plus enclins à étudier un communiqué de presse s’il contient des éléments multimédias. Ils sont même 45% à le penser pour les plus jeunes journalistes. Dès lors, 21% des journalistes déclarent avoir eu davantage recours aux éléments multimédias cette année que l’année précédente alors que 45% disent avoir intégrés à leurs articles des infographies durant l'année, 43 % des vidéos, 28 % des posts médias sociaux et 13 % de l'audio. Plus des deux tiers (69%) des journalistes considèrent concrètement que leurs relations avec les RP n’ont connu aucun changement, qu’elles se sont améliorées pour 13% et qu’elles se sont détériorées pour 18%. Fournir des data et des sources spécialisées arrivent en tête des « meilleures choses » qu’un RP pourra faire pour aider un journaliste, devant comprendre leur audience cible et ce qui l’intéresse (66%) ou encore comprendre & respecter les échéances des journalistes (52%) et arrêter de spammer (47%).

Puis, comme (presque) toujours, les journalistes disent recevoir beaucoup trop de communiqués de presse qui ne les intéressent pas : 93 % d’entre eux déclarent que moins 50% de ceux-ci sont pertinents. Dans le détail, ils sont près des trois quarts à estimer que moins de 25% des communiqués de presse reçus sont en phase avec leur cible (stable vs 2022). Seuls 7% des journalistes jugent que plus de la moitié des communiqués de presse sont pertinents. Sans coup férir, ils disent à 91% que le canal favori pour être contacté est l’email.

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