57% des journalistes estiment que le public fait moins confiance aux médias
Cision a sondé les journalistes à travers le monde pour dresser un état des lieux de l’évolution de leur profession et de leurs problématiques, pour la 13ème année consécutive. Entre fake news, manque de moyens et pression financière, leurs priorités ont-elles changées ? Deux années de pandémie ont-elles fait émerger de nouvelles sources d’informations et quelles sont leurs attentes face aux communicants ? Cision a interrogé 3 890 journalistes, originaires de 17 pays, représentant plus de 2 160 organes de presse, entre janvier et février 2022. On y apprend que « conserver leur crédibilité, en tant que source d’information fiable, et lutter contre les accusations de fake news » fait son entrée dans le top 3 des difficultés rencontrées par les journalistes en se classant à la première place (32%). Cette année, 57% des journalistes estiment que le public fait moins confiance aux médias que l'année précédente. Un chiffre qui repart à la hausse après 3 années de baisse consécutive.
Avec des pourcentages moitiés moins importants et très proches les uns des autres, les journalistes citent comme autres difficultés, la baisse des revenus liés à la publicité et à la diffusion, ex aequo avec le manque de personnel et de ressources (16%). Dans ce contexte, les journalistes ont une surcharge de travail évidente : 29% des répondants déclarent écrire au moins 10 articles par semaine et 36% entre 4 et 9. Vient ensuite la concurrence des e-influenceurs qui contournent les médias traditionnels (14%). Cette diminution des revenus conduit les rédactions à surveiller les ventes autant que les contenus et à s’appuyer sur les statistiques (vues, clics, partages, likes, engagement). Ces métriques à leur disposition influencent d'ailleurs 59% des journalistes dans leur sélection de l'information. Après une hausse constante depuis 3 ans, ce chiffre se stabilise.
Aujourd’hui, presque tous les journalistes sont présents sur les réseaux sociaux de manière professionnelle. Ils s’en servent en priorité pour pour publier ou promouvoir du contenu (20%). Mais ils les utilisent également pour interagir avec leur public (18%), pour réseauter (16%), pour veiller les autres médias (16%) et même pour sourcer des informations (15%). En revanche, moins d’un quart d’entre eux (23%) considèrent qu’il est acceptable d’être contactés via ces canaux et 12% sont prêts à bloquer un attaché de presse qui le ferait. Leurs trois réseaux favoris sont : Facebook (63%) puis sur Twitter (59%) et enfin Linkedin (56%). Instagram est en 4ème position (44%) suivi de YouTube ex aequo avec WhatsApp (28%). Les réseaux qui ont une audience très jeune comme TikTok et Snapchat sont très peu investis par les journalistes (respectivement 5% et 1%).
La plus forte attente des journalistes envers les attachés de presse est que ces derniers « connaissent leur audience et les sujets qu’ils traitent » (63%). Ce qui est loin d’être le cas puisque 91% d’entre eux estiment que moins de la moitié des CP qu’ils reçoivent sont pertinents, chiffre quasi stable : 93% en 2021. Vient ensuite le fait disposer de données et de sources exactes de la part des attachés de presse lorsqu'ils en ont besoin (57%). 43% souhaitent que les attachés de presse arrêtent de les spammer. Dans la course contre la montre que se livre les journalistes aux quotidien, 29% d’entre eux attendent que les attachés des communicants qu’ils respectent leurs deadlines.
Interrogés sur les sources qu’ils considèrent les plus utiles pour écrire des sujets ou trouver des idées, les journalistes citent d’abord les communiqués de presse (37%), bien qu’ils soient en nette baisse par rapport à l’année précédente (41%). Viennent ensuite les spécialistes et experts (23% vs 28%). Ils détrônent les grandes Agences de Presse type AFP (qui chutent de 23% à 15% cette année). Les porte-paroles des organisations (13%) et les courts pitchs par e-mail (12%) sont préférés aux réseaux sociaux de l’entreprise (7%), sites web (7%) et blog (2%).
Pour consulter l'étude de Cision, c'est par ici.