Clear Channel France devient Cityz Media

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Avec son nouveau propriétaire Equinox Industries depuis le 1er novembre dernier, Clear Channel France engage en 2024 une nouvelle phase de son histoire.

Un nouveau nom et de nouvelles ambitions expliqués à CB News par Didier Quillot, jusqu'alors président du conseil de surveillance et promu président exécutif. Interview.

CB News : La holding Equinox Industries est officiellement propriétaire de Clear Channel France depuis le 1er novembre dernier. Quelles ont été vos premières impressions sur l’entreprise ?

Didier Quillot : Je voulais dire en premier lieu que j’adore le métier d’afficheur. Contrairement à bon nombre de média dans lesquels j’ai pu travailler, celui-ci est un média pour qui le digital est une véritable opportunité et non une menace. Parce que le Digital Out-of-Home (DOOH) ne remplace rien, c’est un complément de l’inventaire existant. Dès lors, les perspectives de développement sont immenses. Puis, le DOOH couplé à la mobilité est une alternative moins chère que la télévision, par exemple. Je tiens en outre à préciser que Clear Channel est leader DOOH sur les centres commerciaux (200 malls) et numéro deux sur le marché français de la communication extérieure. Nous sommes également présents dans plus de 55 agglomérations de plus de 100 000 habitants et plus de 4 000 communes. C’est pourquoi nous croyons au futur de l’entreprise. Nous nous posons ainsi en challenger innovant. Et j’aime plutôt cette position dans le cadre d’un marché de la communication extérieure en croissance, à +5% en 2023 par rapport à 2022. Pour notre part, nous avons surperformé sur la période avec +7% l’an passé, à 265 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023.

Cela étant, nous nous sommes bien évidemment livrés à un audit stratégique conduit par McKinsey. Les conclusions qui nous ont été communiquées nous ont permis de mettre en place le nouveau cap de la société que nous enclenchons désormais.

CB News : En 2024, Clear Channel France change…

Didier Quillot : Il y a du changement chez Clear Channel dans l'hexagone, effectivement. Ils sont de trois ordres. Tout d’abord l’entreprise est rebaptisée Cityz Media. Ensuite, Boutaïna Araki qui la présidait depuis début 2020 quitte le groupe que je préside désormais. Enfin, nous mettons en place un plan de transformation avec des objectifs ambitieux de reconquête, à la fois commerciaux, digitaux, qualitatifs et environnementaux.

CB News : Pourquoi Cityz Media ?

Didier Quillot : Parce que Cityz est la contraction de city et de citizen. C’est notre ambition : être une entreprise de la cité et des citoyens. Nous sommes partenaires des villes et des collectivités locales, tout en garantissant l’accès à l’information sur la vie locale, via l’affichage. Notre media est par essence présent sur tous les lieux de vie. Et pourquoi accoler « Media » à Cityz ? Nous sommes un média de plus de 100 ans, incontournable, donc d’utilité publique. Le nouveau nom nous explique parfaitement : à la fois notre métier et notre ambition. Nous nous inscrivons comme membre à part entière de la profession pour participer à sa promotion et à sa défense, surtout en ce moment.

CB News : Clear Channel était un réseau même si en Espagne, en Italie ou encore en Suisse, ses filiales ont été revendues. Vous êtes désormais seul maitre à bord. C’est une chance, au final ?

Didier Quillot : L’effet réseau était en réalité très faible, voire inexistant. Cityz Media est aujourd’hui 100% française, détenue par des entrepreneurs français qui ont une expertise dans les médias, qui disposent d’une enveloppe de financement. Nous sommes très sereins et optimistes. Être 100% français est aujourd’hui clairement un point fort auprès de nos clients, villes et collectivités.

CB News : Vous présidez Cityz Media… Comment l’entreprise va-t-elle s’organiser ?

Didier Quillot : Je pourrai répondre précisément à cette question dans les semaines qui viennent. Je tiens tout de même à ici remercier Boutaïna Araki qui était dans l’entreprise depuis 15 ans (présidente depuis début 2020 et directrice générale entre 2016 et 2020, notamment, NDLR). Elle a dû faire face à des moments très difficiles, lors de la période COVID ou de la restructuration de Clear Channel en 2020. Elle a fait preuve de beaucoup d’efficacité et de courage et a assuré pleinement la transition actuelle avec la nouvelle équipe depuis novembre dernier.

CB News : Vous allez expliquer ces changements à vos clients ?

Didier Quillot : Nous allons communiquer massivement en deux temps en affichage. Pendant 15 jours, nous aurons une campagne spécifiquement sur le changement de nom et une seconde vague qui donnera le sens de celui-ci, également sur une quinzaine de jours. Puis, bien sûr, avec les équipes nous allons vite voir nos clients, collectivités, villes et agences media pour leur faire part de nos nouvelles ambitions.

CB News : Vous vous êtes d’ores et déjà fixés des objectifs ?

Didier Quillot : Je suis là depuis deux mois et j’étais jusqu’alors président du conseil de surveillance, donc pas présent à temps plein. Je serai maintenant là tous les jours (sourire) en tant que président exécutif. Notre budget 2024 est établit, en croissance. Il est ambitieux. Nos objectifs le sont également avec, d’abord, la volonté de faire croitre le business, ensuite de participer à des appels d’offres afin de développer notre patrimoine et nos infrastructures. Et enfin, être innovant sur le digital qui représente environ 20% de notre CA. Je n’oublie pas non plus nos engagement RSE qui sont fondamentaux pour penser la ville de demain. L’entreprise a pris des engagements forts de réduction de nos émissions carbone de 50% d’ici 2030. Nous sommes dans cette trajectoire.

CB News : Les Jeux Olympiques à Paris, c’est presque demain. Un véritable en enjeu pour vous ?

Didier Quillot : Oui, très important. Nos équipes sont au travail. Notre taux d’occupation est déjà très important pour cette période. C’est un élément moteur dans notre plan 2024.

CB News : Les représentant de la ville de Paris ont fait part ces dernières semaines de leur volonté de réduire la place de la communication commerciale extérieure dans la capitale. Depuis 2019, vous détenez le contrat de Mobilier urbain d’information (MUI) qui s’achève cette année. Ce discours vous inquiète-t-il ? Serez-vous d’ailleurs candidat à votre succession ?

Didier Quillot : Bien sûr. Par rapport aux annonces faites par la Mairie de Paris, je voulais juste indiquer que lorsque le MUI a été attribué à Clear Channel en 2019, cela a crée une concurrence saine et cela a permis d’ouvrir l’espace parisien à des annonceurs qui n’y avaient pas ou très peu accès. J’attire l’attention également sur le fait que nous avons près de 30 personnes qui travaillent au quotidien pour notre réseau dans la capitale. C’est une petite PME en soi qui travaille pour la ville. Enfin, je considère que le contrat de mobilier urbain est un contrat d’utilité publique. Il a un caractère éminemment serviciel. Puis, le mobilier urbain ne représente qu’une part minoritaire des supports publicitaires de l’espace public parisien. Nous sommes donc très sereins pour la suite. J’en profite pour annoncer que nous venons il y a quelques jours d’être reconduit jusqu’en 2029 par la ville de Montpellier pour ses abris voyageur.

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