Mediapart se rapproche des 220 000 abonnés

Marie-Hélène Smiejan et Edwy Plenel lors de la conférence de presse de Mediapart le 16 mars 2021

13 ans. Jour pour jour. Mediapart présentait mardi sa traditionnelle conférence annuelle traçant le bilan 2020 d’une année atypique, à tout le moins. Pour l’anniversaire de son lancement, ni cotillons ni bulles festives, mais de quoi pleinement réjouir les dirigeants du pure-player d’information avec des résultats qui feraient saliver bien des patrons de média. Parce que quand on présente un chiffre d’affaires qui dépasse pour la première fois les 20 millions € (20,48 M€), soit +22% en un an, et que le nombre d’abonnés net approche les 220 000 (218 099 exactement), soit un gain de 48 270 abonnés en un an (+30%), le sentiment qui domine est une certaine sérénité. On y ajoutant un résultat courant avant impôt de 6,4 millions € (+46% en un an) et un résultat net après impôt de 4 millions €, Mediapart peut ainsi s’enorgueillir de ses 13 ans d’existence. Pour 2021, Marie-Hélène Smiejan, cofondatrice et directrice générale, table sur « +10% » pour le CA et sur un résultat à « -20% ». « Jamais nous n'aurions pensé être à plus de 200 000 abonnés aussi tôt, nous pensions que nous y serions, peut-être, après la présidentielle de 2022 », a concédé le cofondateur, Edwy Plenel.

27 nouveaux collaborateurs

Et pourtant, 2020 a été marquée par une crise majeure, et qui dure. Dans ce contexte, Mediapart est passé entre les gouttes grâce à son modèle économique où « 98% de notre CA vient de nos abonnés », insiste Marie-Hélène Smiejan, cofondatrice et directrice générale. Sans publicité et sans événementiel payant, pas plus que lié aux grandes difficultés de la distribution de la presse papier, la bonne santé du pure-player s’est traduite par le recrutement l’an passé de 27 nouveaux collaborateurs dans ses différentes strates (technique, marketing, journalistes, réseaux sociaux, modération, ressources humaines, relations abonnés), portant ainsi son nombre à 118. Alors même que « 175 pigistes différents » ont œuvré pour Mediapart, souligne M. Plenel qui peut par ailleurs compter sur 69 journalistes en interne.

Avec son nouveau logo, sa nouvelle application en 2020, Mediapart a aussi pu mener à bien sa volonté longtemps affirmée de voir son capital sanctuariser, lui proférant par la même indépendance financière et éditoriale via la création du Fonds pour une presse libre (FPL), aujourd’hui structure à but non lucratif et l’écrin inviolable dans lequel son capital repose via la constitution la Société pour la protection de l'indépendance de Mediapart (SPIM). Mediapart entend également poursuivre sa stratégie de partenariats et de prise de participation minoritaire dans des médias indépendants, notamment locaux. Il détient ainsi 11,12% du journal en ligne marseillais Marsactu et 3,48% du média d'investigation régional Mediacités. Il indique en outre détenir, depuis novembre 2020, 22% du capital de Medialab, société éditrice de Rue 89 Strasbourg, et préparer son entrée au capital « dans les prochaines semaines » du nouveau trimestriel féministe La Déferlante, lancé au début du mois.

Une fois encore interrogé sur son éventuel départ, Edwy Plenel a botté en touche : « la transition est à l’œuvre, l’échéance n’est pas fixée », sourit-il en coin. Il rappelle au passage que depuis 3 ans, le passage de témoin entre les cofondateurs et les plus jeunes est à l’œuvre. Indiquant que deux des quatre cofondateurs, François Bonnet et Laurent Mauduit, avaient quitté  le conseil d’administration pour céder leur place à deux autres journalistes, Carine Fouteau, co-directrice éditoriale, et Fabrice Arfi, co-responsable du pôle Enquêtes.

Une Nouvelle directrice marketing

Enfin, Edwy Plenel a indiqué que Julie Sockeel, responsable marketing & webanalyse de Mediapart depuis 2018, venait d’être promue directrice marketing en lieu et place d’Estelle Coulon qui a quitté l’univers des médias pour celui du tourisme, en devant directrice générale du Domaine de Valbonne (Occitanie).

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